Aristote Mono : les fondamentalistes du pouvoir sont dans un dilemme face à Kamto

L'analyste décrypte la stratégie du bloc au pouvoir et évoque un "embarras" face à la popularité du leader du MRC

Dans une analyse approfondie lors de l'émission "Droit de Réponse" sur Équinoxe TV, l'analyste politique Aristote Mono a décortiqué les enjeux autour de la capacité de mobilisation de Maurice Kamto, tout en révélant ce qu'il considère comme un profond embarras au sein du pouvoir face à cette réalité politique.

Selon Aristote Mono, l'arrivée de Maurice Kamto à Douala et la mobilisation observée autour de son parti ont servi de test grandeur nature sur sa capacité de rassemblement. "Un deuxième débat a été initié : est-ce que Kamto peut mobiliser au Cameroun", explique l'analyste, qui considère que cette occasion a été saisie par ceux qui voulaient "apporter du répondant" à cette question.

L'analyste souligne que cette mobilisation s'est faite de manière spontanée : "Je ne crois pas que Kamto a eu à tenir un discours pour dire à ses militants 'sortez'. Je ne crois pas. Ils ont donc apporté du répondant." Cette observation suggère une adhésion naturelle et une mobilisation organique autour du leader du MRC.

Face à cette démonstration de popularité, Aristote Mono dénonce la réaction du pouvoir : "Honteux et confus, le bloc des fondamentalistes a décidé d'user de la force publique, de leur position de pouvoir pour faire obstruction à l'expression de la popularité de Maurice Kamto."

Cette analyse présente l'usage de la force comme un aveu d'impuissance face à une réalité politique que le pouvoir ne parvient plus à nier ou à contrôler par d'autres moyens.

L'analyste identifie au sein du pouvoir une "branche fondamentaliste" qu'il décrit comme "les va-t-en guerre, ceux qui pensent qu'après le pouvoir ils ne pourront plus vivre sur cette terre". Selon lui, cette frange du pouvoir est confrontée à une question existentielle : "comment ne pas avoir Kamto sur notre dos en 2025."

Aristote Mono révèle le dilemme stratégique auquel fait face cette branche dure du pouvoir : "Quel est le meilleur risque ? Quel est le moindre mal : provoquer une crise pré-électorale ou attendre une crise post-électorale ?" Cette alternative témoigne, selon l'analyste, de l'impasse dans laquelle se trouve le pouvoir.

Cette réflexion s'inscrit, précise-t-il, "dans le cadre de l'élimination arbitraire, soit par la disqualification soit par un autre hold-up électoral", suggérant que toutes les options envisagées visent à écarter Maurice Kamto de la compétition démocratique.

La conclusion d'Aristote Mono est sans appel : "Je crois qu'aujourd'hui ils sont dans l'embarras et ils sont en train de voir dans quelle mesure ils peuvent finalement trouver une option moins risquée." Cette observation dépeint un pouvoir déstabilisé, contraint de naviguer entre différents scénarios tous porteurs de risques.

Les propos de l'analyste, diffusés sur Équinoxe TV, offrent un éclairage saisissant sur les calculs politiques en cours et les tensions qui traversent le pouvoir face à l'opposition. Ils soulèvent des questions fondamentales sur la nature du processus démocratique à venir et sur la capacité du système politique à gérer une alternance potentielle.