La commission d'éthique de la Fécafoot tranche dans l'affaire qui oppose le président du Synafoc au protocole du président de la fédération camerounaise de football.
L'affaire qui avait défrayé la chronique lors de la Coupe d'Afrique des Nations 2024 en Côte d'Ivoire vient de connaître son épilogue. Geremi Njitap, ancien international camerounais et président du Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc), écope d'une lourde sanction de la part de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).
L'incident remonte au 23 janvier 2024, au lendemain de la victoire des Lions Indomptables face à la Gambie lors de la phase de groupes de la CAN à Bouaké. Selon la version des faits rapportée par le Synafoc, Geremi Njitap s'était rendu dans les vestiaires de l'équipe nationale pour féliciter les joueurs et le staff technique, comme le permettait son niveau d'accréditation.
La situation a dégénéré lorsque l'ancien international a été interpellé par des agents de sécurité de la Fécafoot qui, selon ses dires, agissaient sur instructions de Samuel Eto'o, président de la fédération. Les tensions ont rapidement escaladé, Njitap s'opposant à sa mise à l'écart des vestiaires.
La commission d'éthique de la Fécafoot a rendu sa décision, et elle est sans appel. Geremi Njitap, figure emblématique du football camerounais et ancien coéquipier de Samuel Eto'o en équipe nationale, se voit infliger :
5 ans de suspension de toute activité liée au football
Une amende de 10 millions de FCFA
Son bras droit au Synafoc n'échappe pas non plus aux sanctions. Maître Daniel Blaise Ngos, secrétaire général du syndicat, est condamné à :
2 ans de suspension
Une amende de 5 millions de FCFA
Cette affaire illustre les tensions persistantes au sein du football camerounais depuis l'arrivée de Samuel Eto'o à la tête de la Fécafoot. L'ancien buteur des Lions, élu président de la fédération en décembre 2021, semble vouloir marquer son autorité face aux anciennes figures du football national.
La sévérité des sanctions interroge sur la proportionnalité de la réponse face à un incident qui, selon la version du Synafoc, relèverait davantage d'un malentendu que d'une faute grave. Pour Geremi Njitap, cette suspension de cinq ans représente un coup dur dans sa carrière post-football, lui qui s'était reconverti dans la défense des droits des joueurs.
Ces sanctions risquent d'approfondir le fossé entre l'actuelle direction de la Fécafoot et certains anciens joueurs influents. Le Synafoc, privé de son président pour cinq années, devra se réorganiser pour continuer à défendre les intérêts des footballeurs camerounais.
L'affaire pourrait également avoir des répercussions sur l'image du football camerounais, déjà fragilisé par diverses polémiques depuis plusieurs années. Reste à savoir si les parties concernées chercheront des voies de recours ou si cette décision marquera définitivement la fin de ce chapitre conflictuel.