Coup de tonnerre: des militants du RDPC claquent la porte après l'incarcération de leur maire

Bagarre Rdpc Bangangte Image illustrative

Wed, 18 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

Le scandale financier qui frappe la commune d'Olanguina provoque des remous inattendus au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Suite à l'incarcération du maire Bikoula Bekono Alphonse Didier à la prison centrale de Kondengui pour détournement présumé de 190 millions de FCFA, les militants locaux du parti au pouvoir ont pris une décision radicale : remettre leurs cartes d'adhésion.

Dans un mouvement de protestation collective, les militants du RDPC d'Olanguina ont décidé de remettre leurs cartes d'adhésion au Secrétaire Général du parti, Jean Kuete. Cette démarche exceptionnelle témoigne de l'ampleur de la déception et de la colère qui animent la base militante locale.

Pour ces adhérents de longue date, l'arrestation de leur maire constitue la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ils estiment que les dérives financières présumées de leur édile ternissent l'image du parti et bafouent leurs convictions politiques.

Bikoula Bekono Alphonse Didier, maire d'Olanguina et figure locale du RDPC, se trouve actuellement incarcéré à la prison centrale de Kondengui. Les accusations portées contre lui sont lourdes : détournement de fonds publics pour un montant estimé à 190 millions de FCFA.

Cette somme colossale, dans le contexte d'une commune aux ressources limitées, soulève des questions sur la gestion des deniers publics et les mécanismes de contrôle au niveau local.

"Nous exprimons ainsi notre mécontentement et notre déception face à la situation", expliquent les militants démissionnaires. Leur geste traduit une remise en cause profonde de la gestion du parti et un questionnement sur la confiance qu'ils avaient placée en leurs dirigeants.

Cette défection collective révèle un malaise qui dépasse le simple cadre local. Elle interroge sur la capacité du RDPC à maintenir la cohésion de sa base militante face aux scandales à répétition qui émaillent la gestion des collectivités.

Ces démissions en bloc constituent un signal d'alarme pour la direction nationale du RDPC. Elles illustrent les difficultés croissantes du parti à justifier les dérives de certains de ses élus auprès de militants de plus en plus exigeants sur la probité de leurs représentants.

Le phénomène pourrait faire tache d'huile si d'autres sections locales, confrontées à des scandales similaires, adoptent la même attitude de fermeté. Pour un parti habitué à la discipline militante, ces défections représentent un défi majeur.

Au-delà d'Olanguina, cette affaire pourrait avoir des répercussions dans toute la région. Les populations locales, déjà éprouvées par les difficultés économiques, voient dans ces détournements présumés une confiscation de ressources qui leur étaient destinées.

La crédibilité du RDPC dans cette zone géographique risque d'être durablement entamée, avec des conséquences potentielles lors des prochaines échéances électorales.

Cette situation s'inscrit dans un contexte plus large de remise en cause de la gouvernance au Cameroun. Les scandales financiers impliquant des élus se multiplient, alimentant le sentiment d'une République où l'impunité règne au détriment de l'intérêt général.

Ces démissions militantes traduisent une évolution des mentalités. Les citoyens, y compris au sein du parti au pouvoir, n'acceptent plus aussi facilement les compromissions avec la corruption. Ils exigent une gouvernance plus transparente et plus responsable de la part de leurs élus.

Cette affaire d'Olanguina pourrait marquer un tournant dans les rapports entre les dirigeants politiques et leur base militante, contraignant les partis à plus de rigueur dans le choix et le contrôle de leurs candidats.

Source: www.camerounweb.com