Quelque chose se prépare : un policier dévoile anonymement leur position actuelle par rapport au régime

Police Douala Rafle Une plainte justifiée

Thu, 19 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

Un témoignage poignant a été fait par gardien de la paix en service à la délégation régionale de la sûreté nationale du Sud-Ouest. Pour sa propre sécurité, il n’a pas souhaité donné son nom.

En fait, je suis un jeune policier issu des dernières promotions de Mutengene. Même nous les hommes en tenue, nous ne sommes plus en faveur du régime. Beaucoup ne disent rien publiquement, mais en réalité, il y a un malaise général dans nos corps et nous sommes obligés de faire semblant puisque nos chefs, eux, bénéficient encore des avantages de ce régime.

Nous les éléments en bas de l’échelle, on croupit dans la misère avec des salaires minables, incapable de gérer nos petites familles, sans compter le manque d'effectif qui nous emmène parfois à travailler sans cesse et presque sans repos dans certaines unités. Parlant des affectations, il n’y a que les enfants des pauvres qu'on envoie dans les zones de guerre et à l'extrême-nord. Ceux qui ont les bras longs travaillent dans de prestigieux postes à Yaoundé et Douala.

D'autres même payent, car la corruption existe dans les corps, on n'en parle pas officiellement, mais c'est une réalité connue. Beaucoup d'hommes en tenue payent pour éviter les affectations dans les zones à risques. Il y a un gros marché derrière, donc ceux qui ont les moyens ou les relations s'en sortent, mais les pauvres comme nous qui n'avons personne, on est les sacrifiés.

En fait, pour les gardiens de la paix comme moi, le salaire qu'on touche depuis notre sortie de formation est de 100 000 francs sans compter que tu dois payer toi-même le loyer, l'électricité, l'eau, le transport et sans compter les autres petits problèmes qu'on peut avoir dans nos modestes familles africaines. Et parfois, tu te retrouves en train de travailler 48 heures nonstop souvent au profit des chefs qui restent dans leurs bureaux pour boire le champagne.

Même l'équipement de protection, il faut s'en acheter soi-même. C'est tout ça qui crée des malaises internes et beaucoup d’entre nous sont fatigués de ce régime qui méprise même ceux qui se battent pour l’intégrité de notre pays, aucune reconnaissance, car les chefs bouffent et gardent tout pour eux, parfois même le chef de l'État donne des faveurs, mais on ne voit rien, car ils bloquent encore tout en haut.

Source: www.camerounweb.com