'Nous n'avons tué personne': les cadres du Sud qui appellent à la démission de Biya réagissent

Biya Regard Perdu Paul Biya

Sat, 21 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

Accusés de vouloir en finir avec leur patriarche, les cadres du sud qui ont dans une lettre ouverte appelé leur frère à tourner la page d'à peu près un demi siècle de règne calamiteux, ont décidé de briser le silence.

Dans une tribune, l'un des signataires répond aux membres du RDPC qui s'acharnent contre eux.

Lisons Marcel EBENE

"Il y a deux jours, le 18 juin, j'ai signé en compagnie notamment de Appollinaire Legrand Oko et Jean Calvin Abaa Oyono un appel aux populations du Sud du Cameroun.

Cet appel récapitulait les résultats calamiteux des 43 dernières années dans la région du SUD, en termes de santé, infrastructures, accès à l'eau et l'énergie, en termes de chômage des populations, en termes de corruption et j'en passe. Il appelait alors ces populations à s'engager résolument pour un Cameroun meilleur, et à ne plus céder à la peur ou aux messages appelant à des instincts grégaires qui pourraient se résumer à : supportons le puisque il est de notre tribu.

Cet appel a atteint sa cible. Et de partout montent les voix. Cet appel a atteint ses cibles, et les réactions du camp d'en face ne se font pas faites attendre.

- Nous avons entendu "Respect des institutions". A ceux-là, nous rappelons que la plus grande institution, c'est le Peuple. On ne peut respecter le Peuple si on se soucie pas de son bien-être. C'est la quintessence même de l'appel du 18 juin.

- Nous avons entendu "Respect du patriarche": A ceux-là, nous demandons si le statut de patriarche ne devrait pas conduire à des actions pour le bien des personnes dont on se dit le patriarche? Est ce manquer de respect que de dire que ça ne va pas? Non, respecter c'est aussi dire la vérité. La vérité sur ce que vivent les ouailles du patriarche. Et lui raconter que tout le monde l'aime et l'acclame, c'est justement cela le manque de respect. D'aucuns, comme l'ancien ministre ANGOUING appelleraient cela "mensonge".

- Nous avons entendu parler de "PARRICIDE". par le MINETAT Fame Ndongo. Que les titres lui semblent importants! A l'Excellence, nous demandons s'il a bien réfléchi avant d'utiliser un tel terme.

Tout d'abord, nous n'avons tué personne, encore moins un Père. Parricide fait en effet référence au meurtre du Père. Mais qui est le père de qui? Le "créateur" du MINETAT serait il le père des populations du SUD? Pour en avoir le cœur net, observons comment le Nnom Ngui traite ses enfants biologiques.

* Populations du Sud, avez-vous aussi la latitude de voyager en jet privé après un long séjour tout frais payé dans un hôtel européen?

* Populations du Sud, avez-vous la latitude d'avoir une sexualité affichée et "non légale" au Cameroun sans subir aucune foudre de la "force de la loi"?

* Populations du Sud, avez-vous eu l'accession à l'ENAM sans concourir? Et si par hasard honnêtement ou pas, vous arrivez à y accéder, pouvez-vous abandonner avant la fin du cursus dans un environnement économique où sortir de l'ENAM est la panacée?

* Populations du Sud, avez-vous également accès à l'exploitation du bois? Ce que je vois dans le bois et qui concerne les populations du Sud, c'est la fabrication du charbon. Pour les chanceux que le Maire laissera travailler sans tout prendre. Ou les mange "deux cent mille" sur le trajet vers Douala.

Non, Monsieur le MINETAT, quand on voit un père avec ses enfants, on sait.

Non, Monsieur le MINETAT, en politique, dans la gestion de la cité, il ne saurait y avoir la notion infantilisante de "Père". Il y a la notion de "Gouvernant" dont les actions seront évaluées et permettront de dire s'il s'agit d'un bon ou d'un mauvais gouvernant.

Non, Monsieur le MINETAT, il n'y a donc pas parricide. Il y a appel au Changement. Pour les populations du Sud, pour les populations du Nord, pour les populations de l'Est, pour les populations de l'Ouest, pour les populations de notre pays, le Cameroun.

Source: www.camerounweb.com