Christian Ntimbane Bomo de la Société civile des réconciliateurs, candidat déclaré à l'élection présidentielle, a fait une nouvelle publication sur les réseaux sociaux. Il lance un appel : « Sauvons la paix ! Appel urgent à une conférence nationale souveraine délibérante avant la convocation du corps électoral ».
Le 16 juin 2025, pendant que le peuple camerounais était focalisé à commenter la sortie de l'école de médecine d'une jeune artiste gospel camerounaise , le professeur Maurice Kamto, président du MRC dénonçait une situation bien plus préoccupante : celle de la préparation d'un coup d'État soit constitutionnel ou militaire dans notre pays.
Plus tôt, on a assisté à la visite inopinée du plus haut responsable de la gendarmerie française, venu à Yaoundé s'en quérir de la situation de sécurisation de la prochaine élection présidentielle camerounaise.
Sur ces entrefaites apparaissait un curieux communiqué de l'ambassade de France à Yaoundé, demandant aux ressortissants français de se prémunir dès le mois de juillet 2025 contre un risque réel d'embrasement pré ou post électoral dans notre pays.
Depuis hier soir c'est une curieuse capture d'écran test d'opinion, annonçant la création d'un poste de vice-président de la République, au cours de cette session du Parlement.
Tous ces faits ne sauraient être anodins ou singuliers. Mais expriment une situation d'inconfortabilité et de profond malaise institutionnel relativement à l'évidence d'une alternance à la présidence de la République, qui se précise.
Ils rejoignent mes observations et constatations de terrain depuis plus d'un an que je sillonne le territoire camerounais à la rencontre des compatriotes de toutes classes, obédiences politiques confondues, y compris des hauts cadres du RPDC ou encore mes entretiens avec certains milieux diplomatiques accrédités au Cameroun et des experts en géostratégie et autres leaders spirituels.
De ces constations, il se dégage une constance : l'élection présidentielle de 2025 au Cameroun laisse planer des incertitudes sur son bon déroulement, avant ou après le scrutin.
Et pour cause : 1- Le caractère flou et anachronique des dispositions du code électoral sur les conditions d'éligibilité des candidats à la présidentielle notamment celles de l'article 121 du code électoral, lesquelles pourraient ouvrir la brèche aux violentes contestations préélectorales. 2- Le manque de confiance criard des acteurs politiques au processus électoral et aux juridictions électorales. 3- Les contestations internes au sein du RPDC sur d'éligibilité du Président de la République sortant, décrit de plus en plus par les commentateurs de la scène politique comme un homme essoré, l'absence d'un dauphinat clairement exprimé, ou dont l'évocation de certains noms controversés, exposent ainsi au grand jour l'existence de dissensions et de probables affrontements et guerres de clans pouvoiristes. 4- Les défections exprimées au sein de la coalition gouvernementale notamment celle du ministre de l'emploi, ancien porte-parole du gouvernement. 5- La désintégration et le manque de cohésion gouvernementale, avec la neutralisation de différents centres de décisions et d'intérêts jamais connus autrefois ; démontrant ainsi que le bateau Cameroun n'a plus véritablement de capitaine. 6- La détermination et le désir ardent et bouillonnant des camerounais toutes obédiences politiques, catégories sociales, communautaires ou identitaires à voir souffler un vent nouveau en 2025.
Bref et pour tout dire, le Cameroun chauffe. Il bout. La grande inquiétude des lendemains incertains plane dans l'opinion publique. C'est pourquoi, dans l'intérêt supérieur de la nation, cette élection pour la désignation du futur Président de la République doit être organisée sur une base consensuelle entre le gouvernement, tous les acteurs politiques et de la société civile.
Chers Compatriotes, même si ma candidature est préparée, prête et que je répondrai à toute convocation du corps électoral, il y a lieu de reconnaître que les signes sus décrits ne garantissent pas en l'état, une élection apaisée dans notre pays. Mais plutôt ceux d'un coup d'État constitutionnel ou militaire dont nous devons faire l'économie. L'intérêt national doit primer. Les élections présidentielles passées, et malgré l'existence de remous et contestations, ont pu être conduites, dans un environnement relativement calme parce que le Président Paul BIYA avait une forte mainmise sur l'appareil militaro-administivo-judiciaire comme dans tous les pays dirigés par des hommes forts. Il est un secret de polichinelle que ce n'est plus le cas.
Nos institutions sont affaiblies, et il n'existe pas de forte autorité au sein de l'appareil de l'État, à même de rassurer tous les acteurs et les parties prenantes sur la transparence et le respect des résultats du scrutin. Même la béquille Onusienne à travers l'accord récemment signé entre le PNUD et ELECAM en vue de l'élection présidentielle de 2025, l'assistance projetée de la gendarmerie française pour la sécurisation de cette élection, sont largement insuffisants.
C'est pourquoi j’appelle de toute urgence le peuple camerounais, les forces vives de la nation, le gouvernement, les autorités civiles, traditionnelles et religieuses, les groupes sociaux et syndicats... à s'asseoir en urgence autour d'une table, dans le cadre d'une conférence nationale souveraine délibérante avec pour unique objet l'organisation d'une élection présidentielle apaisée en octobre 2025.
Le Parlement actuel quasi monocolore n'exprime pas et ne représente pas la diversité politique. Ce d'autant plus qu'il n'est plus légitime, car jouissant d'une prorogation intérimaire de son mandat.
Nous pouvons le faire en quelques jours, avant la convocation du corps électoral dont la date fatidique est fixée 17 juillet 2025. Au cours de cette conférence nationale souveraine délibérante : 1- un gouvernement d'union nationale chargé de reformer le code électoral, en relation avec les partis politiques et la société civile, sera désigné jusqu'à la prestation de serment du futur Président de la République. 2- Des mesures seront prises afin de permettre le déroulement serein de l'élection présidentielle dans les régions en conflit du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. 3- Une Commission électorale véritablement indépendante avec de larges pouvoirs sera créée et mise en place.