Les trois généraux qui contrôlent le Cameroun : Révélations sur les "patrons du terrain" de Paul Biya

Capture D’écran 2025 06 23 094517 Capture d'écran de Jeune Afrique

Mon, 23 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

Une enquête exclusive de Jeune Afrique dévoile l'identité et les rôles des commandants militaires qui tiennent le pays.

Derrière la figure de Paul Biya se cachent trois hommes dont les noms sont méconnus du grand public mais qui détiennent les clés militaires du Cameroun. Une investigation exclusive de Jeune Afrique révèle pour la première fois les profils et les responsabilités de ces "patrons du terrain" qui assurent la stabilité opérationnelle du régime depuis plus de deux décennies.

Le stratège en chef : Général René Claude Meka, l'homme de confiance depuis 2001

Jeune Afrique révèle l'influence exceptionnelle du général de corps d'armée René Claude Meka, qui occupe depuis 2001 le poste névralgique de chef d'état-major des armées. Cette longévité de 24 ans à la tête de l'appareil militaire camerounais constitue un record continental et témoigne d'une confiance présidentielle absolue.

L'enquête exclusive de Jeune Afrique dévoile le parcours de cet officier discret mais redoutable. Formé à l'École militaire interarmées du Cameroun puis dans plusieurs académies militaires françaises, Meka coordonne aujourd'hui l'ensemble des forces terrestres, aériennes et maritimes du pays avec une autorité incontestée.

Jeune Afrique révèle un détail crucial : Meka est originaire du Sud, comme Paul Biya, illustrant la logique géopolitique subtile qui préside aux nominations militaires stratégiques. Cette origine commune incarne un équilibre régional fondamental dans la haute hiérarchie militaire camerounaise, où les solidarités géographiques jouent un rôle déterminant.

L'investigation de Jeune Afrique dévoile également que sous le commandement direct de Meka se trouve l'une des unités les plus secrètes du dispositif camerounais : les Forces spéciales dirigées par le colonel Léopold Émile Nlaté Ébalé. Cette unité d'élite, dont les missions restent largement confidentielles, constitue l'instrument privilégié pour les opérations les plus sensibles du régime.

L'homme du BIR : Colonel François Pelene, commandant de l'armée parallèle

Les révélations les plus spectaculaires de Jeune Afrique concernent le colonel François Pelene, coordonnateur général du Bataillon d'intervention rapide (BIR). Cette investigation exclusive met au jour l'existence d'une véritable "armée dans l'armée" au cœur du dispositif sécuritaire camerounais.

Jeune Afrique révèle que le BIR, sous la direction de Pelene, fonctionne selon des règles exceptionnelles : son commandement et son financement sont entièrement distincts du reste de l'armée nationale. Cette autonomie totale, qui alimente les critiques au sein même des forces armées, permet à Paul Biya de disposer d'une force militaire d'élite sous son contrôle personnel et direct.

L'enquête de Jeune Afrique dévoile des détails inédits sur la composition de cette unité : le BIR se compose de bataillons multiples parfaitement équipés, notamment en moyens aériens, lui conférant une capacité d'intervention rapide unique dans la sous-région. Cette supériorité opérationnelle s'explique par un élément révélé pour la première fois par Jeune Afrique : la coopération militaire israélienne.

Jeune Afrique révèle en exclusivité que le BIR a été conçu et développé avec l'appui de conseillers militaires israéliens, notamment les colonels Abraham Avi Sivan et Eran Moas. Cette coopération sécuritaire israélo-camerounaise, jusqu'ici tenue secrète, explique l'efficacité opérationnelle remarquable de cette unité d'élite et son avance technologique sur les autres composantes de l'armée camerounaise.

Le gardien de la capitale : Colonel Charles Alain Matiang, maître de Yaoundé

Jeune Afrique révèle l'importance stratégique du colonel Charles Alain Matiang, commandant de la Brigade du quartier général. Cette fonction, méconnue du grand public, fait de lui l'un des officiers les plus puissants du Cameroun : il contrôle la sécurisation de Yaoundé et de toutes les institutions de la capitale.

L'investigation de Jeune Afrique retrace le parcours opérationnel de Matiang, qui s'est illustré avant sa nomination actuelle par plusieurs opérations militaires décisives dans les régions anglophones en crise. Notamment dans la région de Bafut et le département du Bui, où il dirigeait la 51e Brigade d'infanterie motorisée lors d'interventions particulièrement délicates.

Jeune Afrique révèle que cette expérience du terrain dans les zones de conflit en fait un atout précieux pour Paul Biya. La nomination de Matiang à la tête de la Brigade du quartier général illustre la logique du régime : récompenser l'efficacité opérationnelle par des postes stratégiques au cœur du dispositif de protection du pouvoir.

L'enquête exclusive de Jeune Afrique révèle comment ces trois commandants forment les piliers d'une architecture militaire sophistiquée :

Premier pilier - La légitimité institutionnelle : Le général Meka, à la tête des forces armées nationales, assure la respectabilité et la continuité de l'institution militaire tout en conservant le contrôle des Forces spéciales.

Deuxième pilier - La force d'intervention : Le colonel Pelene, avec le BIR, dispose d'un instrument militaire d'exception, techniquement supérieur et financièrement autonome, capable d'interventions rapides et décisives.

Troisième pilier - La sécurité du pouvoir : Le colonel Matiang, maître de Yaoundé, verrouille la capitale et les institutions, fort de son expérience des opérations de maintien de l'ordre.

Jeune Afrique révèle que cette répartition des responsabilités n'est pas le fruit du hasard. Elle illustre la stratégie subtile de Paul Biya qui a créé un système de pouvoirs militaires complémentaires mais distincts, empêchant toute concentration excessive d'autorité entre les mains d'un seul homme.

L'investigation de Jeune Afrique dévoile également la dimension géopolitique de ces nominations : l'équilibre régional (Meka du Sud), la compétence opérationnelle (Pelene et le BIR), et l'expérience du terrain (Matiang des zones de crise) se conjuguent pour créer un triumvirat militaire d'une efficacité redoutable.

Révélations sur la coopération internationale

L'une des révélations les plus importantes de Jeune Afrique concerne la dimension internationale de ce dispositif. La coopération avec les conseillers israéliens pour le BIR témoigne d'une stratégie de diversification des partenariats militaires, au-delà des liens traditionnels avec la France.

Jeune Afrique révèle que cette coopération israélienne a permis au BIR d'acquérir des capacités opérationnelles qui le distinguent nettement des autres unités de l'armée camerounaise, expliquant son statut particulier et son financement spécifique.

Ces révélations exclusives de Jeune Afrique mettent en lumière une réalité méconnue : derrière Paul Biya, trois hommes détiennent les clés opérationnelles du pays. Meka pour la légitimité institutionnelle, Pelene pour la force d'intervention, Matiang pour la sécurité de la capitale.

L'enquête de Jeune Afrique révèle comment ces "patrons du terrain" forment un triumvirat discret mais puissant, chacun maîtrisant un aspect essentiel du dispositif sécuritaire camerounais. Leur longévité à leurs postes respectifs et leur complémentarité opérationnelle constituent l'un des secrets de la stabilité du régime Biya.

À l'approche de l'élection présidentielle, ces révélations de Jeune Afrique prennent une dimension particulière : elles éclairent les mécanismes concrets par lesquels le pouvoir camerounais maintient son contrôle sur le pays, au-delà des apparences institutionnelles et des débats politiques publics.

Source: www.camerounweb.com