Cameroun : Les dessous de la stratégie d'alliances pour contourner le verrouillage électoral

President Biya   Claude Assira Image illustrative

Mon, 23 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

L'opposition camerounaise réinvente ses stratégies pour briser le monopole du pouvoir. Jeune Afrique révèle en exclusivité les coulisses des négociations entre partis émergents et formations établies pour accéder à la magistrature suprême.

Dans les arcanes de la politique camerounaise, une nouvelle donne se dessine. Jeune Afrique a pu découvrir les stratégies inédites développées par les nouveaux acteurs politiques pour contourner les verrous institutionnels qui bloquent l'accès à la présidentielle.

Face à un système électoral que beaucoup jugent opaque, les jeunes candidats développent des outils révolutionnaires. Jeune Afrique révèle ainsi qu'Hiram Iyodi du MP3 prépare le déploiement d'une application mobile de suivi du dépouillement en temps réel, une première dans l'histoire électorale du pays. Cette technologie, portée par un réseau national de volontaires, vise à garantir la transparence du scrutin d'octobre.

"Cette application permettra aux citoyens de suivre minute par minute les résultats depuis leurs téléphones", confie à Jeune Afrique un proche du candidat. Une stratégie qui s'inscrit dans une approche globale de modernisation de la vie politique camerounaise.

Jeune Afrique dévoile également les contours de l'Alliance patriotique, cette coalition émergente qui réunit partis politiques et organisations de la société civile. Cette structure, dont la création a été impulsée par le leader du MP3, représente une tentative inédite de fédération des forces d'opposition autour d'un projet commun.

Nos révélations montrent que cette alliance dépasse les clivages traditionnels en associant formations politiques classiques et mouvements citoyens. "L'objectif est de créer une dynamique nouvelle, capable de mobiliser au-delà des seuls militants politiques", explique à Jeune Afrique un membre fondateur de cette coalition.

Dans le cadre de ses recherches exclusives, Jeune Afrique a pu accéder aux détails des négociations en cours entre le MP3 et deux formations clés : le Groupe de Douala et le Manidem d'Anicet Ekané. Ces discussions, jusqu'alors secrètes, visent à permettre l'investiture d'Hiram Iyodi par un parti disposant d'élus, condition sine qua non pour accéder à la course présidentielle.

Ces tractations révèlent une nouvelle géographie politique où les alliances se nouent non plus sur des bases ethniques ou régionales traditionnelles, mais autour de projets programmatiques communs. "Nous assistons à une mutation profonde de la culture politique camerounaise", analyse pour Jeune Afrique un politologue de l'Université de Yaoundé.

Jeune Afrique révèle par ailleurs que la stratégie des nouveaux candidats intègre massivement la diaspora camerounaise. Cette population, estimée à plusieurs millions de personnes, constitue un réservoir électoral jusqu'alors sous-exploité. Les révélations de Jeune Afrique montrent que des réseaux transnationaux se structurent, notamment au Canada et en Europe, pour soutenir les candidatures émergentes.

Cette approche s'accompagne d'une revendication forte : l'autorisation de la double nationalité, actuellement interdite au Cameroun. "La diaspora veut pouvoir participer pleinement à la vie politique de son pays d'origine", confie à Jeune Afrique un responsable associatif basé au Québec.

Un laboratoire pour l'avenir politique africain

Ces stratégies innovantes, révélées en exclusivité par Jeune Afrique, pourraient faire école dans d'autres pays africains confrontés à des défis similaires. L'usage des nouvelles technologies, la structuration de coalitions transversales et l'intégration de la diaspora dessinent les contours d'une nouvelle génération politique africaine.

"Le Cameroun pourrait devenir un laboratoire d'innovation démocratique pour tout le continent", observe pour Jeune Afrique un expert en gouvernance de l'Institut d'études politiques de Douala. Ces expérimentations, si elles aboutissent, pourraient redéfinir les codes de la compétition électorale en Afrique centrale.

Source: www.camerounweb.com