Corruption : un grand réseau démasqué dans un ministère à Yaoundé

Plusieurs fonctionnaires ont été sanctionnés au ministère des Forêts et de la Faune pour des faits de corruption. Le lanceur d’alerte Boris Bertolt donne plus de détails de l’affaire.

À travers des dénonciations, deux enquêtes de l’Inspection générale du ministère des Forêts et de la Faune et des services des renseignements du SED ont rendu copie de leurs investigations et enquêtes au ministre Jules Doret Ndongo et au procureur de la République en charge du Tribunal de grande instance du Mfoundi.

Ainsi, 4 importantes décisions ont été prises par le ministre des Forêts et des instructions coercitives données au SED en vue de l’interpellation et déferrement de certains agents publics corrompus et complices au Parquet.

Le 20 mai 2025, le ministre des Forêts avait instruit le délégué Mbongo Martin de saisir 7 camions grumiers frauduleux de la société Yaya Mohamadou (YM) ARB N°08.09.664 stationnés à Mebolassi. Par des manœuvres honteuses, le délégué ne fera conduire que deux camions à la voirie municipale d’Akonolinga (station Socaepe) qu’il a fait décharger prétextant que les autres auraient fui.

Le 26 mai 2025, la société SFAB en activité forestière à Endom a été suspendue provisoirement de ses activités d’exploitation du bois avec retrait de son agrément. A la même date, le délégué Mbongo Martin et le chef de poste Mvondo Jean Claude ont été traduits au Conseil de discipline pour corruption, complicité dans l’exploitation forestière frauduleuse et manquement au devoir de son État.

Le 10 juin 2025, M. Mvondo Jean Claude a été relevé de ses fonctions à Endom. Le 11 juin 2025, le même Mvondo a été affecté en complément d’effectif à la Délégation régionale des forêts de l’Adamaoua à Ngaoundéré.

Outre ces 4 décisions administratives du Minfof, le Parquet des tribunaux de grande instance du Mfoundi a instruit l’interpellation et le déferrement du chef de poste Mvondo après la publication de son listing des échanges des dépôts OM avec des opérateurs forestiers sous son contrôle, d’un montant de 36 800 000 francs CFA en trois mois d’activités.