Menace de mort contre des journalistes à Yaoundé, la ministre Tchuente exposée

Depuis ce lundi 23 juin 2025, les responsables de l’hebdomadaire le Zénith, paraissant à Yaoundé reçoivent des messages d’intimidations et des promesses de mort de la part des proches collaborateurs de Madame la ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Madeleine Tchuente. Une attitude très reconnue aux prévaricateurs et prébendiers de ce pays de cocagne.

La liberté de la presse est au Cameroun est une préoccupation majeure. Malgré les avancées constitutionnelles et légales, les journalistes font face à des défis importants tels que des menaces et des intimidations, des condamnations arbitraires…le pays est d’ailleurs classé 130e sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse.

En fait, Le Zénith avait eu vent de l’information suivant laquelle, la MINRESI construisait la chefferie de son village avec l’argent du BIP. Et comme le veut la déontologie, un protocole d’interview a été adressé à la ministre pour recoupement de ladite information. Quelques jours plus tard, il est contacté par le Secrétaire particulier de la ministre pour une séance de travail. Le DP s’y est rendu avec son rédacteur en chef alors que le Sp était accompagné par le Celcom du ministère. Face aux questions des journalistes, le Sp a brillé par la langue de bois, quand il n’essayait pas de les esquiver par des pirouettes. A aucun moment de la séance de travail, il n’a été question d’argent ou de quoi que ce soit d’autre. Les protagonistes sont restés dans le sujet du début jusqu’à la fin. N’ayant rien tiré de bon dans cet exercice qui devenait ennuyeux au fil du temps, le Sp a levé la séance et obtenu des journalistes de ne pas publier avant la réaction du ministre qui va certainement envoyer un complément d’informations plus édifiant à la rédaction. Après deux semaines d’attente, les informations ne sont malheureusement pas arrivées.

Contacté, le Directeur de publication de Le Zénith dit qu’il met le ministre à défit d’apporter la moindre preuve qu’il s’est jamais rendu à son cabinet pour lui demander de l’argent. Elle dispose certainement des caméras de surveillance qui peuvent attester de la véracité de ses dires. Elle est d’ailleurs l’un des rares membres du gouvernement qu’il n’a jamais rencontré.

D’où vient-il aujourd’hui que madame la ministre qui avait fui la confrontation avec l’équipe de Le Zénith crie sur tous les toits que le DP est allé dans son bureau lui demander de l’argent, pour ne pas publier ledit article, le traitant de maitre chanteur qu’elle va jeter en prison ?

On comprend à l’évidence qu’au Cameroun, chaque fois qu’un journaliste met les pieds dans un dossier fâcheux, il est traité de tous les noms avilissants et menacé d’être écrasé comme un cafard. La frilosité qui s’est emparée de certains membres du gouvernement en cette année électorale est symptomatique de la gestion catastrophique de leur département ministériel. Si aujourd’hui, le président de la République est voué aux gémonies, c’est en partie à cause des personnalités telles que madame Madeleine Tchuente.

Le Covidgate est encore dans toutes les mémoires. Si l’information publiée par Le Zénith n’est pas avérée, la MINRESI n’a qu’à demander un droit de réponse en donnant la bonne information, au lieu de vouloir utiliser sa position avantageuse pour étouffer la vérité. Si un membre du gouvernement arrive à mentir pour si peu, le pire est à craindre quant à sa gestion de son département ministériel.