Le débat autour de la rivalité entre Samuel Eto'o et Gérémi Njitap prend une nouvelle dimension avec les déclarations fracassantes de Donal Zang. Sur le plateau de l'émission *Africa Vision Sport* diffusée sur Vision4, ce panéliste a jeté un pavé dans la mare en affirmant que l'ancien attaquant star des Lions Indomptables devait ses succès en sélection à son coéquipier de l'époque.
« Samuel Eto'o n'a rien gagné avec l'équipe du Cameroun sans Gérémi Njitap », a déclaré sans détour Donal Zang lors de son intervention télévisée. Cette sortie audacieuse vise à rééquilibrer les rapports de force dans le football camerounais, où l'ancien attaquant du FC Barcelone jouit d'une aura considérable en tant que président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).
L'argumentaire de Zang s'appuie sur une analyse comparative des palmarès. Selon lui, les deux anciens internationaux camerounais partagent exactement les mêmes titres avec l'équipe nationale : deux Coupes d'Afrique des nations (CAN) et une médaille d'or olympique. Cette égalité statistique, argue-t-il, devrait logiquement conduire à une reconnaissance équivalente de leurs contributions respectives.
« Tous sont des icônes », insiste le panéliste, qui milite pour une approche plus équilibrée dans l'appréciation des légendes du football camerounais. Sa position tranche avec la tendance actuelle qui place souvent Samuel Eto'o au sommet de la hiérarchie des anciens Lions Indomptables, notamment en raison de sa carrière club exceptionnelle et de sa position institutionnelle actuelle.
Pour Donal Zang, cette hiérarchisation est injuste et ne reflète pas la réalité des performances collectives. Il souligne que la réussite de l'équipe nationale camerounaise pendant l'ère dorée des deux joueurs résultait d'un effort collectif où chacun apportait sa pierre à l'édifice.
Cette prise de position intervient dans un climat déjà électrique entre les deux anciens coéquipiers. Gérémi Njitap, qui préside le Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc), a récemment été suspendu par la Fecafoot dirigée par Samuel Eto'o. Cette sanction administrative a créé des remous dans le milieu footballistique camerounais et alimenté les spéculations sur d'éventuelles tensions personnelles.
Le débat a ainsi évolué au-delà des considérations purement administratives pour toucher aux questions de légitimité et de reconnaissance historique. Les observateurs du football camerounais assistent à une bataille symbolique entre deux générations de dirigeants issus de la même époque glorieuse des Lions Indomptables.
Dans sa démonstration, Donal Zang va plus loin en demandant explicitement à Samuel Eto'o de « faire profil bas ». Cette injonction, particulièrement audacieuse compte tenu du statut actuel de l'ancien attaquant, révèle l'ampleur des frustrations qui couvent dans certains cercles du football camerounais.
Le panéliste estime que la position institutionnelle d'Eto'o ne devrait pas occulter les mérites de ses anciens coéquipiers, notamment celui qui évoluait au poste de défenseur latéral droit durant les années de gloire de l'équipe nationale. Cette approche vise à rappeler que le succès sportif est avant tout une œuvre collective.
Au-delà des considérations purement footballistiques, cette polémique reflète des enjeux plus larges sur la gouvernance du football camerounais. Elle questionne la manière dont les anciennes gloires du sport gèrent leurs relations et utilisent leur influence dans les instances dirigeantes.
L'intervention de Donal Zang s'inscrit dans une démarche de rééquilibrage des rapports de force, où plusieurs voix s'élèvent pour demander une reconnaissance plus équitable des contributions de chaque légende. Cette approche pourrait influencer les futures décisions au sein des instances footballistiques camerounaises.
Les réactions à ces déclarations seront scrutées avec attention, tant elles touchent à des questions sensibles de légitimité et de reconnaissance dans le football camerounais. Le débat risque de se prolonger et d'alimenter les discussions dans les médias spécialisés et les réseaux sociaux.