Des citoyens inscrits sur les listes électorales de Ngaoundéré ont fait état d'irrégularités préoccupantes dans la production des cartes d'électeurs, alléguant que certaines cartes seraient produites en double exemplaire. Ces révélations surviennent dans un contexte déjà tendu autour de l'organisation de l'élection présidentielle de 2025.
Selon les témoignages recueillis, plusieurs personnes inscrites sur les listes électorales auraient constaté l'existence de duplicatas de cartes d'électeurs. Cette situation soulève des questions légitimes sur l'intégrité du processus électoral et la fiabilité du système de gestion des données électorales.
À ce jour, Elections Cameroon (ELECAM), l'organe chargé de l'organisation des élections au Cameroun, n'a fourni aucune explication officielle concernant ces allégations. Cette absence de communication de la part de l'institution électorale ne fait qu'alimenter les suspicions et les interrogations des citoyens et de l'opposition.
Ces révélations interviennent alors que la préparation de l'élection présidentielle de 2025 fait déjà l'objet de vives critiques de la part de l'opposition. Le 9 mai dernier, ELECAM et le système des Nations Unies au Cameroun ont signé un accord portant sur un projet d'assistance technique pour le cycle électoral 2025-2027.
Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et candidat déclaré à la présidentielle 2025, avait dénoncé "le flou qui entoure le projet et l'exclusion des vrais acteurs du processus". Il avait exigé la publication de ce document, chose qui a été faite le 5 juin par le bureau de l'ONU au Cameroun.
Selon le document publié, l'objectif de cette coopération est de "contribuer à la création et au maintien d'un environnement de confiance et de sérénité entre les principaux acteurs électoraux". Le projet vise également à renforcer les capacités du personnel d'ELECAM et à promouvoir une participation citoyenne inclusive.
Les allégations de production de cartes d'électeurs en double à Ngaoundéré viennent s'ajouter aux préoccupations déjà exprimées par l'opposition et la société civile concernant la transparence du processus électoral. L'absence de réaction d'ELECAM face à ces accusations risque d'entamer davantage la confiance des citoyens dans l'institution.
Il devient urgent que les autorités électorales fournissent des clarifications détaillées sur ces allégations et prennent les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité du processus électoral en vue de l'élection présidentielle de 2025.