Coupure de l'internet: une violente mise en garde contre Paul Biya

Paul Biya Tombe Image illustrative

Thu, 3 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

À l'approche des élections présidentielles, la tension monte au Cameroun, et les préoccupations concernant la liberté de communication en période électorale refont surface. Dans ce contexte, Me Christian Ntimbane Bomo, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, a adressé une « mise en garde » ferme et sans équivoque aux opérateurs de téléphonie mobile MTN et Orange, menaçant purement et simplement du retrait de leurs licences en cas de perturbation d'Internet.

La déclaration de Me Ntimbane Bomo, rendue publique, exprime de vives inquiétudes quant à la « qualité exécrable d'internet ces derniers temps au Cameroun ». Pour le candidat, cette dégradation pourrait s'inscrire dans une « honteuse et frauduleuse stratégie qui consiste dans de nombreux pays africains à ralentir ou à supprimer internet aux populations, afin de les empêcher de communiquer pendant les élections »

Cette accusation grave renvoie aux précédents observés dans d'autres pays africains où l'accès à Internet a été restreint lors de périodes électorales sensibles. Le phénomène des coupures d'Internet en période électorale est devenu une préoccupation majeure pour les observateurs de la démocratie sur le continent.

Me Ntimbane Bomo n'y va pas par quatre chemins dans sa mise en garde. Si de telles pratiques étaient avérées, les opérateurs « devront se justifier valablement le moment venu ». À défaut, il prévient que « leurs licences seront tout simplement retirées pour violation unilatérale des contrats les liant à leurs clients consommateurs ».

Cette menace directe adressée aux deux géants des télécommunications au Cameroun témoigne de la détermination du candidat à préserver l'accès à Internet pendant la période électorale. Elle soulève également des questions sur les prérogatives et les moyens d'action qu'un candidat pourrait avoir face aux opérateurs de télécommunications.

Le candidat présidentiel exhorte MTN et Orange à se cantonner à leur rôle commercial de « fournir contre paiement des prestations Internet aux Camerounais » et à ne pas « se mêler des affaires internes notamment politiques, des Camerounais ».

Il insiste également sur le respect des « conventions internationales » auxquelles ces opérateurs sont assujettis, les interdisant de « suspendre ou ralentir internet dans un pays pour des motifs politiques, même sous pression des autorités ». Cette référence aux engagements internationaux place le débat dans un contexte plus large de respect des droits humains et de la liberté d'expression.

Cette prise de position de Me Ntimbane Bomo s'inscrit dans un contexte où l'accès à Internet est devenu un enjeu démocratique crucial. Les réseaux sociaux et les plateformes de communication en ligne jouent un rôle de plus en plus important dans les processus électoraux, permettant aux citoyens de s'informer, de débattre et de mobiliser.

La question de la neutralité des opérateurs de télécommunications en période électorale devient ainsi un test de la maturité démocratique et du respect des libertés fondamentales. L'initiative de Me Ntimbane Bomo, qu'elle soit perçue comme une mesure préventive nécessaire ou comme une forme de pression politique, met en lumière les défis auxquels font face les démocraties africaines à l'ère numérique.

Les réactions d'Orange et MTN à cette sommation publique seront scrutées avec attention. Les deux opérateurs, présents dans plusieurs pays africains, ont déjà fait face à des controverses similaires par le passé concernant leur rôle pendant les périodes de tensions politiques.

Cette affaire illustre les nouveaux défis de la gouvernance numérique en Afrique, où les entreprises de télécommunications se retrouvent souvent prises entre les exigences des autorités locales et leurs obligations internationales en matière de droits humains et de liberté d'expression.

Source: www.camerounweb.com