Les accusations sont très graves contre Joseph Dion Ngute

Dr Joseph Dion Ngute, Les accusations sont très graves contre Joseph Dion Ngute

Thu, 3 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Alors que le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, se rendait ce matin en visite officielle à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest, son arrêt impromptu dans la localité de Tonga, département du Ndé, a déclenché une vague de réactions controversées. Cet événement, marqué par la mobilisation de militants du RDPC, est au cœur d'une polémique sur l'utilisation des moyens de l'État à des fins partisanes, à l'approche de la présidentielle de 2025.

L'escale du Premier Ministre à Tonga n'était pas prévue au programme officiel. Pourtant, la scène qui s'est déroulée dans cette localité du département du Ndé ressemblait davantage à un meeting politique qu'à une visite administrative de routine.

Coordonnée par Célestine Ketcha Courtès, Ministre de l'Habitat et du développement urbain et Présidente de la Section RDPC Ndé-Nord, cette mobilisation a vu des militants du parti au pouvoir brandir des banderoles affichant leur soutien à une nouvelle candidature de Paul Biya à la prochaine présidentielle. Des messages promettant même un « 100 % » des voix dans la région de l'Ouest ont été observés, transformant de facto cette halte en opération de communication politique.

Cette démonstration de force politique, organisée en marge d'un déplacement officiel du Premier Ministre, n'a pas tardé à faire réagir les internautes et les observateurs de la scène politique camerounaise. Les critiques portent principalement sur l'équité du traitement des partis politiques au Cameroun et sur l'utilisation des ressources publiques.

Armel Didier Tchof a notamment interpellé sur la légalité d'une telle manifestation : « Ils ont déclaré cette manifestation où ? Ou bien c'est quand c'est Kamto que les FMO sortent ? », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Cette réaction fait écho aux restrictions souvent imposées aux rassemblements de l'opposition, contrastant avec la liberté apparente dont jouit le parti au pouvoir.

Donfouet Sylvain a quant à lui critiqué l'utilisation des ressources de l'État pour un parti politique, un fait qu'il juge impossible « dans une démocratie un peu normale ». Il a également souligné une perception de deux poids, deux mesures : « Quand l'opposition ira faire ça à Ebolowa, Sangmelima, certains diront allez faire ça chez vous ! »

Ces commentaires traduisent les préoccupations persistantes concernant l'instrumentalisation des institutions et des moyens publics au profit du parti au pouvoir, créant un terrain de jeu politique inégalitaire selon les détracteurs de cette pratique.

Une polémique révélatrice des tensions pré-électorales

Au-delà de l'incident lui-même, cette polémique révèle les tensions croissantes à l'approche de l'élection présidentielle de 2025. La frontière entre fonction officielle et activité partisane devient de plus en plus floue, alimentant les débats sur l'équité démocratique au Cameroun.

L'épisode de Tonga soulève des questions fondamentales sur l'utilisation des ressources publiques en période pré-électorale et sur l'égalité de traitement entre les différentes formations politiques. Cette situation n'est pas sans rappeler les critiques régulièrement formulées par l'opposition et certains observateurs internationaux sur l'état de la démocratie camerounaise.

Cette pratique de mélange entre fonction officielle et activité partisane n'est pas nouvelle dans le paysage politique camerounais. Cependant, sa récurrence soulève des interrogations sur la neutralité supposée des institutions publiques et sur l'équité du processus électoral à venir.

L'incident de Tonga, bien que présenté comme un simple arrêt du Premier Ministre, se transforme ainsi en un cas d'étude des tensions et des frustrations latentes concernant la préparation de l'élection présidentielle de 2025. Il illustre les défis auxquels fait face le Cameroun dans sa quête d'une démocratie plus équitable et transparente.

Source: www.camerounweb.com