Simon Pierre Bimaï écope d'une amende et de plus de 7 millions de francs CFA de dommages-intérêts
Le maire de la commune de Ngambe, Simon Pierre Bimaï, membre du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), a été reconnu coupable d'abus de confiance par le Tribunal de Première Instance d'Edea. La décision, rendue le 26 juin 2025 selon l'extrait plumitif d'audience, marque un tournant dans cette affaire judiciaire qui agite la commune depuis plusieurs mois.
L'affaire portait initialement sur trois chefs d'accusation : abus de confiance, escroquerie foncière et rétention sans droit de la chose d'autrui. Après examen du dossier, le tribunal a déclaré Simon Pierre Bimaï non coupable des faits de rétention sans droit de la chose d'autrui et d'escroquerie foncière.
Cependant, la juridiction l'a bel et bien reconnu coupable des faits d'abus de confiance, infraction qui constitue le cœur de cette affaire judiciaire.
Au pénal, Simon Pierre Bimaï a été condamné à une amende de 100 000 francs CFA et devra s'acquitter de 250 950 francs CFA pour les dépens liquides. Le tribunal a toutefois constaté que le condamné, né le 18 mai 1963, est âgé de plus de 60 ans, ce qui exclut toute contrainte par corps en raison de son âge.
Au civil, les sanctions sont nettement plus lourdes. Le plaignant, MBEN MBEN Samuel Mérimé, représenté par MBASSA YAKA Jean Claude, s'est vu accorder des dommages et intérêts considérables :
4 800 000 francs CFA à titre de principal
1 475 000 francs CFA pour le préjudice moral
1 275 000 francs CFA pour les frais de procédure
40 000 francs CFA de restitution correspondant à une somme versée au Greffe comme consignation
Au total, Simon Pierre Bimaï devra verser plus de 7,5 millions de francs CFA à la partie civile.
Cette condamnation touche un élu local membre du RDPC, parti au pouvoir depuis 1982. Simon Pierre Bimaï, qui dirigeait la commune de Ngambe, se trouve désormais au cœur d'une polémique qui questionne la probité des élus locaux.
L'affaire soulève des interrogations sur la gestion des affaires communales et la confiance accordée aux responsables politiques locaux par les populations.
Cette décision de justice intervient dans un contexte où la question de la probité et de la gouvernance locale est de plus en plus au centre des débats publics au Cameroun. Les citoyens exigent davantage de transparence et de redevabilité de la part de leurs élus.
Les cas de détournements et d'abus de confiance impliquant des responsables politiques locaux alimentent régulièrement l'actualité, soulevant des questions sur les mécanismes de contrôle et de sanction.
Les parties disposent d'un délai de 10 jours pour interjeter appel du jugement rendu par le Tribunal de Première Instance d'Edea. Il reste à voir si Simon Pierre Bimaï ou ses conseils décideront de contester cette décision devant une juridiction supérieure.
En attendant, cette condamnation pose la question de l'avenir politique du maire de Ngambe et de sa capacité à continuer d'exercer ses fonctions électives.
Cette condamnation constitue un signal fort de la justice camerounaise dans la lutte contre la corruption et les abus de confiance. Elle démontre que les élus locaux ne sont pas au-dessus des lois et peuvent être sanctionnés pour leurs actes répréhensibles.