Le ministre du Commerce était le 1er juillet dernier au centre du règlement du conflit qui oppose, depuis quelques années, le géant de la distribution des produits halieutiques au Cameroun à la Régie du terminal à conteneurs du port autonome de Douala. Tout est bien qui finit donc bien.
Le gendarme des marchés camerounais, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, était encore au four et au charbon le 1er juillet dernier dans la perspective de la résolution du bras de fer glacial qui oppose l’entreprise Congelcam à la Régie du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala. Une affaire aux conséquences multiples pour les consommateurs camerounais.
Cette situation ne pouvait donc pas laisser indifférent le ministre du commerce qui a alors engagé une ultime médiation pour sortir de cette crise. C’est donc le sens à donner à la concertation qui a eu lieu le mardi 1er juillet 2025 dans la salle de conférence du ministère du Commerce où le patron des lieux, Luc Magloire Mbarga Atangana, a réuni autour de la table les principaux protagonistes de l’affaire. Ceci suite à une nouvelle saisine du président directeur général de Congelcam, le sénateur Rdpc Sylvestre Ngouchingue alertant le ministre du Commerce sur les difficultés rencontrées par son entreprise dans l’exercice de ses activités commerciales au niveau du Port de Douala.
Ainsi, autour de la table de négociation, le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana a convié les principales parties prenantes de ce conflit notamment, le directeur général délégué de la Régie du terminal à conteneurs (Rtc) du Port autonome de Douala, le commandant du port, le directeur de l’exploitation du port, le directeur régional de Congelcam Centre accompagné d’un collaborateur, un représentant du ministère des Transports ainsi que les responsables des services centraux du ministère du Commerce.
Appelé à exposer en premier, Flavien Kankeu le régional Centre de Congelcam a plaidé : « Nous avons constaté que l’on ne nous donne plus aucune priorité, alors que tout le monde sait que nous importons des denrées de première nécessité essentiellement périssables. La priorité est plutôt donnée à ceux dont les produits peuvent attendre ». Pour le représentant de Congelcam, cette situation génère, des coûts supplémentaires considérables qui pèsent lourdement sur l’entreprise.
In fine, c’est le consommateur camerounais qui en fait les frais, ces dépenses additionnelles qui sont répercutées sur le prix de vente du poisson. L’entreprise a également formulé plusieurs autres griefs à l’encontre de la Régie du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala. Restant leur ligne de défense, les représentants du Pad et de la Rtc, de leur côté, ont contesté fermement ces accusations. Ils reprochent à Congelcam le non-respect des délais de franchise établis par la réglementation portuaire en vigueur. Pour eux, l’entreprise privée viole les dispositions réglementaires qui encadrent l’activité portuaire.
Nouvelle rassurante
Après avoir attentivement écouté les arguments des 2 parties, Luc Magloire Mbarga Atangana a prôné la voie de la conciliation. « Nous sommes tous des serviteurs de la République et nous devons tous, chacun à son niveau, contribuer au bien-être de nos compatriotes et surtout à la paix sociale », a-t-il déclaré, non sans inviter chaque camp à « mettre un peu d’eau dans son vin » et à privilégier le dialogue et l’apaisement. Cette approche constructive aura donc au finish porté ses fruits. Dans un esprit d’ouverture et républicain, les 2 parties sont parvenues à identifier des solutions permettant à chacun de travailler sereinement. Elles ont même convenu de se retrouver prochainement pour mettre fin aux procédures judiciaires en cours qui les opposent.
Le ministre du Commerce a salué cette issue positive, rappelant que cette politique de dialogue s’inscrit parfaitement dans la vision du chef de l’Etat, S.E. Paul Biya, qui a toujours prôné la concertation, notamment entre le secteur public, gardien du respect des règles, et le secteur privé, créateur de richesses. Comment pouvait-il en être autrement lorsqu’on connait les grandes qualités de négociateur du ministre Luc Magloire Mbarga Atangana qui n’a fait que cela toute sa vie selon plusieurs observateurs. Dans la foulée, les rapports présentés par les représentants du Pad révèlent que le Cameroun dispose d’un approvisionnement suffisant en produits de grande consommation tels que le riz, le sucre, le blé et autres denrées essentielles. Une nouvelle rassurante pour les consommateurs camerounais. Pour la petite histoire, le conflit qui oppose Congelcam et la Régie du terminal à conteneurs (Rtc) du Port autonome de Douala remonte à février 2023.
À l’origine de ce bras de fer, des accusations de la Rtc envers le géant de la poissonnerie en Afrique centrale de « saturer » son parc frigorifique en raison d’un nombre de conteneurs trop important réceptionnés à Douala et stationnés sur le terminal. En termes simples, le Pad accuse Congelcam de toujours être en train de dépasser les délais de franchise au terminal à conteneurs et de violer les règlements portuaires.
De son côté, Congelcam assure évacuer ses conteneurs à temps, dès lors que la Rtc le lui permet, et remplir tous les formulaires administratifs. Elle rejette la faute sur la régie portuaire, et l’accuse en retour de mettre en péril sa marchandise. L’entreprise a ainsi dénoncé un « dysfonctionnement » dans le processus de conservation de ses stocks importés, provoquant une « dégradation avancée » de ceux-ci. D’ailleurs suite à cette situation, Congelcam avait dû enlever au pied levé, 22 conteneurs de poissons déjà avariés sur les 625 stationnés à la Rtc et estimait alors avoir subi des pertes de près de 13 milliards de Fcfa. D’où l’inévitable bras de fer face à ce dialogue des sourds. Heureusement que tout semble être dans l’ordre, en espérant des jours meilleurs entre les 2 parties.