Coup de tonnerre au sein du RDPC. NJIKEU Hortense, épouse KAMANKE, députée suppléante et présidente de la section RDPC Haut-Nkam Nord, a officiellement annoncé sa démission du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Dans une lettre au vitriol datée du 16 juillet, elle dénonce une machine partisane sourde et indifférente.
La nouvelle a l'effet d'une bombe dans les couloirs du parti au pouvoir. NJIKEU Hortense, épouse KAMANKE, députée suppléante et figure respectée de la section RDPC Haut-Nkam Nord, a officiellement tourné le dos au parti qui l'a vue gravir les échelons pendant plus de quinze années.
Dans une lettre formelle datée du 16 juillet 2025, transmise par voie d'huissier au Secrétaire Général du Comité Central du RDPC, elle annonce sa décision de quitter définitivement les rangs du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.
La correspondance, dont nous avons pu consulter le contenu, révèle une femme désabusée et profondément déçue par l'inaction de sa hiérarchie. Loin d'être une simple formalité administrative, cette lettre constitue un véritable réquisitoire contre le fonctionnement interne du parti.
« Monsieur le Secrétaire Général, après une quinzaine d'années de militantisme zélé et d'engagement actif à la tête de la section RDPC Haut-Nkam Nord, j'ai l'honneur de vous adresser, par la présente, ma démission de mes fonctions de présidente de section, ainsi que du parti, pour indisponibilité persistante et convenance personnelle », écrit-elle en préambule.
La démissionnaire ne cache pas les motifs profonds de sa décision. Elle évoque une profonde désillusion face à l'indifférence de la hiérarchie du parti, malgré ses efforts soutenus dans sa circonscription.
« Malgré mes efforts soutenus dans ma circonscription, les résultats escomptés tardent à se concrétiser, au point d'impacter gravement ma santé », confie-t-elle dans sa missive. Cette déclaration révèle l'épuisement d'une militante qui s'est heurtée à l'immobilisme de sa propre formation politique.
L'aspect le plus troublant de cette affaire réside dans le silence observé par la hiérarchie du RDPC face aux sollicitations répétées de Madame NJIKEU. Selon ses déclarations, elle avait alerté sa hiérarchie sur sa situation dès le 19 février 2024, mais n'avait reçu en retour qu'un « silence éloquent ».
Cette indifférence institutionnelle semble avoir été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, poussant cette militante de longue date à prendre une décision aussi radicale.
Contrairement à un coup de tête, la démission de NJIKEU Hortense apparaît comme le fruit d'une réflexion approfondie. « Je choisis donc, avec regret mais responsabilité, de me retirer afin de préserver ma santé et de prendre du recul pour envisager d'autres formes d'engagement au service du Cameroun », précise-t-elle.
Cette formulation témoigne d'une volonté de rester engagée pour son pays, mais sous d'autres formes que le militantisme partisan traditionnel.
Malgré la fermeté de sa décision, l'ancienne présidente de section ne ferme pas totalement la porte à un engagement futur. « Je demeure disponible, en tant que citoyenne, pour toute initiative porteuse d'espoir pour notre nation », conclut-elle dans sa lettre.
Cette ouverture suggère que sa démission du RDPC ne signifie pas un retrait définitif de la vie publique, mais plutôt une recherche d'autres voies d'engagement politique.
Cette démission intervient dans un contexte politique particulièrement sensible, à quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025. Le départ d'une figure comme NJIKEU Hortense pourrait encourager d'autres militants déçus à franchir le pas.
La question se pose également de savoir si cette démission isolée ou si elle s'inscrit dans un mouvement plus large de désaffection au sein du parti au pouvoir. Les prochaines semaines devraient révéler l'ampleur réelle de cette crise de confiance.
L'aspect formel de cette démission mérite d'être souligné. En faisant appel à un huissier de justice pour transmettre sa lettre, NJIKEU Hortense s'assure que sa démarche ne pourra être contestée ou ignorée par la hiérarchie du parti.