Dans une déclaration virulente, le parti de Maurice Kamto qualifie de "forfaiture" le rejet de sa candidature par ELECAM et accuse le pouvoir d'avoir orchestré une campagne de déstabilisation.
La riposte ne s'est pas fait attendre. Quelques heures après l'annonce du rejet de la candidature de Maurice Kamto par ELECAM, le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM) a publié une déclaration incendiaire dénonçant ce qu'il qualifie de "complot" orchestré par le pouvoir en place.
Dans un communiqué au ton particulièrement dur, le MANIDEM qualifie le rejet de la candidature de Maurice Kamto de "forfaiture manifeste et grossière faite au peuple du changement par l'alliance ELECAM-gouvernement". Le parti accuse directement l'organe électoral de collusion avec le pouvoir exécutif.
"Cette forfaiture est une provocation manifeste et grossière faite au peuple du changement par l'alliance ELECAM-gouvernement", peut-on lire dans cette déclaration qui ne mâche pas ses mots.
Dans une analyse politique audacieuse, le MANIDEM affirme que "le pouvoir du RDPC et Paul Biya se sentant battus veulent éviter le face-à-face avec le candidat du MANIDEM". Cette déclaration suggère que l'exclusion de Maurice Kamto résulterait de la crainte du pouvoir face à la popularité de l'opposant.
Malgré la virulence de sa déclaration, le MANIDEM annonce vouloir épuiser les voies de recours légales. "Ce tacle par derrière doit être sanctionné par le Conseil constitutionnel auquel nous allons recourir", indique le communiqué, utilisant une métaphore footballistique pour qualifier la décision d'ELECAM de "but hors-jeu".
Dans un équilibre délicat entre apaisement et mobilisation, le parti appelle "tous les Kamerunais au calme et à la retenue" tout en lançant simultanément "un appel à la mobilisation sans faille pour dénoncer le complot en cours".
Le MANIDEM conclut sa déclaration par un slogan en pidgin english : "NO MAKE ERREUR!" (Ne vous trompez pas !), reprenant une expression populaire camerounaise pour mobiliser ses sympathisants.
Cette déclaration s'inscrit dans une stratégie claire de victimisation et de délégitimation du processus électoral. En accusant le pouvoir de manipulation et de complot, le MANIDEM tente de mobiliser l'opinion publique autour du narratif d'une injustice électorale.
Le ton martial de cette déclaration, avec son titre "EN AVANT POUR LA VICTOIRE DU PEUPLE", témoigne de la volonté du parti de maintenir la pression politique malgré l'exclusion de son candidat.
Si les accusations portées par le MANIDEM contre le pouvoir sont graves, elles ne s'accompagnent d'aucune preuve tangible. Le parti se contente d'affirmer l'existence d'un "complot" sans fournir d'éléments probants pour étayer ses allégations.
Cette déclaration risque néanmoins d'alimenter les tensions politiques au Cameroun et de renforcer la polarisation autour de cette élection présidentielle déjà controversée.