L'heure est grave: des manifestations violentes annoncées, fuite d'un guide pour les Camerounais

Manifestation Guinee Image illustrative

Mon, 4 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

À l'approche des élections présidentielles de 2025, les tensions politiques au Cameroun s'intensifient. Dans ce contexte, les partis d'opposition et la société civile se préparent à organiser des manifestations pacifiques à travers le pays. Ce guide complet offre des stratégies détaillées pour organiser, sécuriser et mener à bien ces rassemblements, en s'appuyant sur des leçons tirées des mouvements passés et des tactiques innovantes utilisant des ressources locales. Découvrez comment mobiliser efficacement, protéger les manifestants et amplifier leur voix sur la scène internationale.



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Préparation des manifestations1. Organiser et mobiliser

• Former une coalition : Unir les partis d'opposition (par exemple, MRC, SDF, PCRN) et la société civile, comme Stand Up for Cameroon, pour créer un mouvement large. Les divisions passées, comme en 2020, ont affaibli les efforts.

• Décentraliser le leadership : Nommer des coordinateurs régionaux pour maintenir les manifestations si des leaders comme Kamto, assigné à résidence en 2020, sont arrêtés.

• Utiliser des communications sécurisées : Planifier via des applications cryptées comme Signal ou WhatsApp, en évitant les publications publiques sur les réseaux sociaux surveillées par les autorités, comme observé lors des répressions de 2020.

• Choisir des lieux sûrs : Sélectionner des sites de manifestation comme les universités, les églises ou les marchés (par exemple, Marché Central à Douala ou Cathédrale Notre-Dame des Victoires à Yaoundé), plus difficiles à attaquer pour les forces de sécurité.

• Mobiliser la diaspora : S'appuyer sur les Camerounais à l'étranger, comme Kamto l'a fait à Paris en 2025, pour attirer l'attention internationale.

2. Cadre légal et éthique

• Connaître ses droits : Se familiariser avec les droits constitutionnels camerounais à l'assemblée et les traités internationaux comme la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples. Documenter les violations pour des actions juridiques futures.

• Insister sur la non-violence : Affirmer publiquement l'intention pacifique pour gagner en légitimité et réduire les prétextes à la violence, comme Kamto l'a fait en 2020.

• Préparer un soutien juridique : Collaborer avec des avocats comme Michelle Ndoki ou Alice Nkom pour aider les manifestants arrêtés. En 2020, plus de 550 arrestations ont nécessité un soutien juridique.

3. Préparations de sécurité avec des objets locaux

• Équipement de protection avec des articles ménagers :

• Protection contre les gaz lacrymogènes :

• Vaseline ou huile de palme et tissu : Appliquer de la Vaseline ou de l'huile de palme (disponible dans chaque cuisine ou marché camerounais) sur un tissu propre ou un foulard et l'enrouler autour du nez et de la bouche pour réduire l'inhalation des gaz lacrymogènes. L'huile piège les particules, facilitant la respiration.

• Citron ou vinaigre : Tremper un tissu dans du jus de citron (acheté dans les marchés locaux) ou du vinaigre de palme (largement disponible) pour neutraliser les effets des gaz lacrymogènes. Placer le tissu sur le visage en cas d'exposition.

• Oignon : Emporter un oignon coupé dans un sac plastique (disponible dans tout marché). Le renifler peut atténuer l'irritation des gaz lacrymogènes, une tactique utilisée lors des manifestations au Bangladesh.

• Protection des yeux : Utiliser des lunettes de soleil ou du film plastique transparent (de cuisine) attaché autour de la tête pour protéger les yeux. En l'absence de lunettes, garder les paupières bien fermées pour réduire l'exposition.

• Protection de la peau : Appliquer de la Vaseline ou de l'huile de palme sur la peau exposée (visage, bras) pour minimiser l'irritation des gaz lacrymogènes. Porter des manches longues et des pantalons de votre garde-robe pour couvrir la peau.

• Chaussures : Utiliser des chaussures fermées robustes, achetées au marché ou d'occasion, pour protéger les pieds des débris ou des coups de matraque.

• Premiers secours avec des remèdes locaux :

• Eau et savon : Emporter une petite bouteille d'eau et du savon liquide (comme le Savon de Marseille, vendu dans les marchés) pour rincer les yeux ou la peau après une exposition aux gaz lacrymogènes. Mélanger du savon avec de l'eau pour un meilleur rinçage.

• Eau sucrée : Mélanger du sucre (de la maison) avec de l'eau pour boire ou éclabousser les yeux afin d'apaiser l'irritation, un remède courant dans les zones rurales camerounaises.

• Bandages en tissu : Déchirer de vieux vêtements en coton en bandes pour servir de bandages pour les coupures ou éraflures mineures.

• Système de binôme : S'associer à un ami de confiance pour surveiller la sécurité mutuelle. Convenir de points de rencontre (par exemple, un étal de marché ou une église à proximité) en cas de séparation.

• Voies d'évacuation : Étudier les zones de manifestation à Yaoundé ou Douala (par exemple, Deïdo ou Ndokoti) pour identifier les ruelles ou rues latérales permettant d'échapper aux répressions, comme en 2020.

• Documenter en sécurité : Utiliser des smartphones abordables pour enregistrer les actions des forces de l'ordre, mais éviter de publier en direct pour ne pas être suivi. Stocker les images sur des cartes mémoire pour un partage ultérieur avec des groupes de défense des droits humains.

Pendant la manifestation1. Stratégies pour une manifestation efficace

• Mobilisation de masse : Une grande foule dissuade l'usage excessif de la force et attire l'attention des médias. En 2020, des centaines de personnes scandant « Biya doit partir » à Douala ont amplifié l'impact.

• Actions symboliques : Utiliser des pancartes fabriquées avec du carton (des boutiques locales) et de la peinture (des quincailleries) avec des slogans comme « Biya dehors » ou « Kamto sur la liste ». Chanter des chansons de protestation, comme en 2018 à l'Université de Yaoundé, pour unifier la foule.

• Disperser et se regrouper : Si les forces de sécurité avancent, se diviser en petits groupes et se regrouper dans des lieux prédéfinis comme des églises ou des marchés pour éviter les arrestations massives, comme en 2020.

• Engager les passants : Encourager les vendeurs de marché ou les résidents à se joindre, comme les partisans de Kamto l'ont fait en 2020, pour élargir le mouvement.

2. Contrer les gaz lacrymogènes et l'intimidation militaire avec des ressources locales

• Résistance aux gaz lacrymogènes :

• Rester calme : La panique aggrave l'inhalation. Respirer lentement à travers un tissu imbibé de Vaseline ou d'huile de palme (par exemple, un vieux foulard) pour filtrer les gaz lacrymogènes.

• Se positionner face au vent : Se placer là où le vent éloigne les gaz lacrymogènes, en évitant les zones basses comme les fossés où les gaz s'accumulent.

• Rincer avec des remèdes locaux : Laver les yeux ou la peau avec de l'eau et du savon ou de l'eau sucrée pour soulager l'irritation. Mâcher un petit morceau d'oignon ou le tenir près du nez pour contrer les effets des gaz, comme au Bangladesh.

• Neutraliser les cartouches : Si c'est sûr, couvrir les cartouches de gaz lacrymogène avec un seau (de la maison) ou une serviette humide (imbibée de jus de citron acheté au marché) pour réduire leur propagation, une tactique utilisée au Bangladesh.

• Éviter l'intimidation militaire :

• Rester non conflictuel : Éviter les affrontements physiques avec les forces de sécurité, car cela justifie une escalade. En 2020, des balles réelles ont été utilisées à Douala après des heurts mineurs.

• Surveiller les mouvements : Désigner des guetteurs pour repérer les camions de police ou militaires, comme ceux déployés à Yaoundé en 2025, afin d'anticiper les répressions.

• Former des chaînes humaines : Se tenir par les bras en groupes serrés pour protéger les manifestants vulnérables (femmes, personnes âgées) des charges de matraques, une tactique utilisée lors des manifestations Bersih en Malaisie.

• Signaux d'alerte : Utiliser des chants convenus (par exemple, « Liberté ! ») ou des signaux manuels pour avertir des dangers sans attirer l'attention de la police.

3. Médias et documentation

• Amplifier à l'international : Partager des images avec des médias comme BBC Africa ou Africanews via des contacts fiables pour faire pression sur le gouvernement, comme lors des manifestations de 2018.

• Alerter les groupes de défense des droits humains : Contacter des organisations comme Human Rights Watch ou Amnesty International par e-mail ou réseaux sociaux pour documenter les abus, comme en 2020.

• Protéger les identités : Flouter les visages dans les vidéos ou photos à l'aide d'applications téléphoniques simples pour protéger les manifestants des arrestations ultérieures, une leçon tirée des répressions de 2019.

Stratégies post-manifestation1. Sécurité et suivi

• Se regrouper en sécurité : Se réunir dans des lieux sûrs comme des églises ou des maisons de confiance pour vérifier l'état des blessés ou des disparus.

• Soins médicaux avec des remèdes locaux :

• Rincer les zones touchées par les gaz lacrymogènes avec de l'eau et du savon ou de l'eau sucrée.

• Appliquer de l'aloe vera (des plantes locales ou des marchés) pour apaiser les brûlures cutanées.

• Consulter des cliniques locales fiables, en évitant les hôpitaux publics où les autorités peuvent surveiller, comme signalé en 2020.

• Action juridique : Collaborer avec des avocats pour déposer des plaintes auprès des tribunaux ou d'organismes internationaux comme l'Union africaine, comme l'équipe de Kamto l'a fait en 2020.

• Maintenir l'élan : Planifier des manifestations hebdomadaires, comme Kamto l'a demandé en 2020, pour maintenir la pression.

2. Contrer les récits gouvernementaux

• Défier la propagande : Réfuter les accusations d'« insurrection », comme celles de Sadi en 2020 contre les manifestations de Kamto, en insistant sur l'intention pacifique via les radios communautaires ou les réseaux de la diaspora.

• Impliquer l'UA et l'ONU : Tirer parti de la pression internationale, comme les experts de l'ONU en 2020, pour exiger des comptes.

• Unifier l'opposition : Renforcer les liens avec des leaders comme Joshua Osih ou Cabral Libii pour éviter les divisions passées, comme en 2020.

3. Objectifs à long terme

• Réforme électorale : Exiger des modifications du code électoral, comme Kamto l'a toujours prôné, pour garantir des élections équitables.

• Réduire les tensions ethniques : Éviter les discours divisifs, comme en 2018, pour maintenir l'unité nationale.

• Mobiliser la jeunesse : Engager les jeunes Camerounais, moins influencés par les efforts de Biya sur les réseaux sociaux, pour pérenniser le mouvement.

Leçons tirées d'autres régions

• Bangladesh : Les manifestants ont utilisé des tissus humides et des oignons pour contrer les gaz lacrymogènes, en maintenant la discipline pour éviter les pièges à la violence tendus par les autorités.

• Malaisie : Les manifestants du mouvement Bersih portaient des vêtements aux couleurs vives (par exemple, des T-shirts jaunes achetés au marché) pour être visibles et utilisaient les réseaux sociaux pour des mises à jour tout en évitant les affrontements.

• Cameroun (2020) : Les manifestations de Kamto ont montré que des actions décentralisées et une exposition médiatique internationale peuvent faire pression sur le régime, mais le manque d'unité a affaibli l'impact.

Source: www.camerounweb.com