Succession de mauvaises nouvelles : le Cameroun est finalement maudit

Camerounais Foule Population Des conditions difficiles

Fri, 8 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

L’heure est à la présidentielle. Octobre est très attendu pour voir celui qui sera élu pour diriger le pays pendant plusieurs années. Ce ne sera vraisemblablement pas Maurice Kamto dont la candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel, provoquant de la colère au sein de la population qui estime avec beaucoup de regret que le pays est finalement maudit. Mais à côté, d’autres problèmes plus urgents contrecarrent les plans de la population et les mettent dans une situation horrible, comme raconté ci-dessous par le journal l’Œil du Sahel dans son numéro 2173 du 7 août 2025.

Dans son rapport intitulé « Extrême-Nord, rapport de situation No 57 - juin 2025 », le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) renseigne qu’en juin, la région de l’Extrême-Nord a de nouveau été frappée par de fortes pluies accompagnées de vents violents, provoquant d’importants dégâts matériels et humains dans plusieurs localités des départements du Logone et Chari, Mayo-Danay, Mayo-Sava et Mayo-Tsanaga.

Dans le détail, Ocha explique qu’en début juin, ces intempéries ont endommagé 431 ménages dont 423 constitués de personnes déplacées internes vivant sur le site de Blangoua bâche, dans l’arrondissement de Blangoua, département du Logone et Chari. En outre, trois personnes ont perdu la vie dans l’arrondissement de Darack, département du Logone et Chari. « À la mi-juin, les mêmes intempéries ont fait 1 224 personnes (153 ménages) sans abris et 10 personnes blessées à Guéré et Gobo dans le département du Mayo-Danay », note le Bureau onusien. Et de préciser : « A Gobo, les vents ont affecté 448 personnes, endommagé 115 abris et causé des blessures à 15 personnes. Dans le département du Mayo-Sava, les intempéries ont partiellement détruit le centre de santé intégré de Djoundé, entravant l’accès aux soins de santé pour les communautés environnantes ».

Fin juin, on dénombrait plus de 700 ménages affectés, 24 personnes blessées, cinq décès, 780 habitations détruites, 20 salles de classe et un centre de santé endommagés. Les précipitations accompagnées de vents violents observées laissent craindre des inondations majeures, comparables, voire supérieures à celles de 2024.

Criminalité

Par ailleurs, l’insécurité s’est intensifiée en juin du fait de la criminalité locale et d’incursions de groupes armés non étatiques (Gane), souvent accompagnés d’actes de prédation contre les civils. « Au cours d’une de ces incursions, les Gane ont incendié le centre de santé intégré (Logone et Chari) et emporté du matériel médical essentiel. Deux enfants ont perdu la vie après l’explosion de jouets dans lesquels deux grenades auraient été dissimulées », révèle Ocha. Cette explosion, qui a eu lieu à proximité d’un camp de forces de défense et de sécurité (FDS) met en lumière les risques croissants liés à la présence d’engins explosifs improvisés (EEI) dans les zones habitées. Au moins 94 incidents sécuritaires ont été enregistrés pendant le mois de juin avec un bilan de 77 personnes enlevées, 59 tuées et 48 blessées. Cette situation d’insécurité a causé le déplacement interne et transfrontalier de près de 1 278 ménages (8 543 personnes) Mokolo (Mayo Tsanaga), Hilé-Alifa et Blangoua (Logone et Chari). Dans le but d’apporter une réponse à ces déplacements, le mécanisme de réponse rapide (RRM) a mené une évaluation multisectorielle qui a mis en évidence des besoins urgents en alimentation, abris, articles ménagers essentiels (AME), santé, eau, hygiène et assainissement (EHA), éducation et protection. Une réponse multisectorielle est en cours pour couvrir les besoins les plus urgents.

Seulement, à en croire Ocha, « l’accès humanitaire dans la région reste compromis par l’insécurité. Les affrontements entre Gane et FDS s’intensifient, notamment dans les zones frontalières avec le Nigéria et autour du bassin du lac Tchad ». À cela s’ajoute une recrudescence d’enlèvements de civils qui accroît considérablement les risques pour les interventions des partenaires sur le terrain. La présence persistante d’EEI le long des axes de déplacement aggrave la situation, rendant certaines zones totalement inaccessibles. A ces défis sécuritaires s’ajoute une baisse continue des financements qui limite la capacité des partenaires à maintenir les programmes d’urgence.

Source: www.camerounweb.com