Le ciel tombe sur un ministre de Paul Biya: Le coup de gueule d'Aristide Mono

Aristide Mono 1 Aristide Mono

Fri, 15 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

Le politologue dénonce un double standard dans la culture politique camerounaise et s'interroge sur l'impunité verbale des membres du gouvernement

Le politologue Aristide Mono n'y va pas par quatre chemins. Dans une publication qui fait déjà réagir sur les réseaux sociaux, l'observateur de la scène politique camerounaise a lancé une charge directe contre ce qu'il perçoit comme un double standard flagrant dans les rapports entre gouvernants et citoyens.

Sur sa page Facebook, Aristide Mono a mis le doigt sur une réalité qui dérange : « Lorsqu'un ministre insulte, il n'est pas INSTITUTION. Mais dès que vous répliquez, il devient subitement INSTITUTION (à respecter) ». Une observation cinglante qui soulève des questions fondamentales sur l'équité dans le débat public camerounais.

Cette sortie du politologue intervient dans un contexte où les tensions entre le pouvoir et l'opposition se cristallisent, notamment à l'approche des échéances électorales. Elle met en lumière un mécanisme bien rodé : la transformation soudaine du statut d'un responsable gouvernemental selon qu'il attaque ou qu'il soit attaqué.

Selon l'analyse d'Aristide Mono, le processus est toujours le même : lorsqu'un membre du gouvernement tient des propos polémiques ou offensants, ses déclarations sont souvent présentées comme des opinions personnelles. Mais dès qu'une riposte se dessine, le même personnage se transforme miraculeusement en "représentant de l'institution", rendant toute critique suspecte de lèse-majesté.

Ce double standard crée, selon le politologue, un environnement où « l'impunité peut prospérer », car il décourage de facto les citoyens et les opposants de répondre aux attaques, de peur d'être accusés de manquer de respect aux institutions de la République.

Au-delà de la critique, la sortie d'Aristide Mono pose des questions essentielles sur l'état de la liberté d'expression au Cameroun. Comment peut-on avoir un débat démocratique équitable si les règles du jeu changent selon la position sociale ou politique de l'interlocuteur ?

Le politologue semble appeler à une clarification nécessaire : distinguer clairement entre l'individu et l'institution qu'il représente, afin que « la responsabilité des actes soit pleinement assumée par les personnes qui les commettent, quelle que soit leur position ».

Cette intervention d'Aristide Mono résonne comme un plaidoyer pour plus de cohérence dans l'application des principes démocratiques. Si les institutions méritent le respect, leurs représentants ne sauraient s'en prévaloir de manière sélective, uniquement quand cela les arrange.

Le message du politologue interpelle également sur la nécessité de repenser les rapports entre gouvernants et gouvernés, dans un contexte où la crédibilité des institutions dépend largement de la conduite de ceux qui les incarnent.

Cette sortie franche d'Aristide Mono, observateur reconnu de la vie politique camerounaise, ne devrait pas passer inaperçue dans les cercles du pouvoir. Elle s'inscrit dans un débat plus large sur la qualité de la gouvernance et les standards démocratiques que le pays entend promouvoir.

Reste à savoir si cette interpellation trouvera un écho au sein de l'exécutif ou si elle rejoindra la longue liste des critiques restées sans suite. Une chose est certaine : elle aura au moins le mérite de poser clairement un problème que beaucoup observent sans oser le formuler aussi directement.

Dans un climat politique tendu, marqué par l'approche des élections présidentielles, ce type de réflexion sur les règles du jeu démocratique prend une résonance particulière. Car au-delà des polémiques du moment, c'est bien la question de la maturité démocratique du pays qui est en jeu.

Source: www.camerounweb.com