URGENT: le MANIDEM réplique à Macron, changement de situation après le rejet du dossier de Kamto

KAMTO MANIDEMM Image illustrative

Fri, 15 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

Le parti d'Anicet Ekane dénonce une tentative de "continuer la politique néocoloniale" et exige une véritable rupture avec le système français

La reconnaissance par Emmanuel Macron des violences coloniales françaises au Cameroun n'a pas fait l'unanimité. Le Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM) a réagi avec une vigueur particulière, dénonçant dans une déclaration cinglante ce qu'il considère comme une manœuvre néocoloniale déguisée.

Dans un communiqué publié le 12 août 2025 à Douala et signé par son président Anicet Ekane, le MANIDEM ne mâche pas ses mots. Le parti critique vertement le manque de substance dans la démarche du président français, qui admet certes que la France a mené "une guerre" contre les indépendantistes camerounais, mais refuse de s'attaquer au "problème politique central que pose cette injustice".

Pour le MANIDEM, ce problème fondamental réside dans "le dévouement du destin national au profit d'un système mortifère pour l'écrasante majorité". Une critique directe du système de gouvernance actuel, perçu comme perpétuant la domination française sur le Cameroun.

La déclaration souligne avec amertume que cette reconnaissance intervient 141 ans après le lancement de la colonisation au Cameroun. Un délai qui, selon le parti d'Anicet Ekane, révèle davantage une stratégie politique qu'une véritable volonté de réconciliation historique.

"Il s'agit clairement pour eux de trouver un moyen de continuer la politique néocoloniale contre laquelle l'Union des populations du Cameroun (UPC) organisa la riposte populaire", affirme le MANIDEM, établissant un lien direct entre les luttes indépendantistes d'hier et les enjeux politiques d'aujourd'hui.

L'héritage de l'UPC revendiqué

Se positionnant comme "héritier et continuateur de l'UPC", le MANIDEM rejette catégoriquement cette "tentative vouée à l'échec". Le parti rappelle que "nul ne peut instrumentaliser et s'opposer victorieusement aux luttes d'émancipation du Cameroun et singulièrement celles de la période capitale (des années 1940 à la décennie 1970)".

Cette référence historique n'est pas anodine. Elle inscrit le combat du MANIDEM dans une continuité historique, celle de la résistance à la domination française, depuis les leaders upécistes comme Ruben Um Nyobé jusqu'aux opposants contemporains.

Le communiqué dénonce avec force les tentatives de "masquer avec des techniques et solutions soi-disant nouvelles le mal camerounais". Pour le MANIDEM, ces approches ne servent qu'à "prolonger quelque temps encore le malheur des peuples africains du Cameroun et préparer assurément de nouvelles confrontations".

Cette vision pessimiste traduit une méfiance profonde envers toute forme de compromis avec la France, perçu comme un piège destiné à maintenir le statu quo sous des dehors modernisés.

Dans sa conclusion, le MANIDEM lance un appel direct au président Paul Biya, l'exhortant à "renoncer réellement à assujettir le Kamerun au profit de l'étranger et particulièrement la France". L'utilisation du terme "Kamerun" - l'ancienne dénomination allemande du territoire - n'est pas fortuite et souligne la volonté de rupture avec l'héritage colonial français.

Le parti prône "l'abolition de cette forme de gouvernance au profit d'une relation saine et juste" avec la France, condition sine qua non selon lui d'une véritable paix et d'un développement authentique.

Cette réaction du MANIDEM illustre la complexité des rapports franco-camerounais et les divisions au sein de la classe politique camerounaise face aux tentatives de réconciliation historique. Alors que certains saluent les gestes symboliques de reconnaissance, d'autres, comme le parti d'Anicet Ekane, y voient une nouvelle forme de manipulation politique.

Le slogan du MANIDEM - "LE MANIDEM DIT TOUJOURS CE QU'IL FAIT ET FAIT CE QU'IL DIT" - résume parfaitement cette approche frontale qui refuse tout compromis avec ce qu'il perçoit comme la perpétuation du néocolonialisme français.

Cette position radicale pose une question essentielle : peut-on construire de nouvelles relations franco-camerounaises sur les bases actuelles, ou faut-il, comme le préconise le MANIDEM, une rupture complète avec le système existant ?

Source: www.camerounweb.com