Cabral Libii perd du terrain. L’homme politique ne fait pas vraiment l’unanimité, surtout qu’il donne l’impression de ne pas vouloir de ce que veulent tous les Camerounais : l’alliance entre tous les partis de l’opposition pour challenger le parti au pouvoir d’une seule voix.
Un ancien camarade étudiant de Cabral Libii a fait un témoignage sur la connivence qui a toujours existé entre le président du PCRN et le pouvoir en place : « En 2005, au cœur de la grève estudiantine qui rassemblait Soa et Ngoa-Kelle, alors que nous risquions nos années d’études pour défendre nos droits, Cabral Libii était l’indic du gouvernement, un véritable espion infiltré parmi nous les étudiants de l'époque.
Tandis que nous scandions nos revendications, notamment nous voulions la suppression des 50 000 francs CFA de frais de scolarité et une baisse des prix au restaurant universitaire, lui, négociait dans l’ombre avec le fameux Ndongo.
Cette trahison, loin de le desservir, fut récompensée : une boutique à SOA, gracieusement financée par le pouvoir. Moi, simple étudiant de deuxième année en mathématiques, je voyais alors, avec amertume, comment notre lutte servait de tremplin à ceux qui la trahissaient comme ce Cabral.
Donc il est connu de tous par notre génération comme étant un pion du système et ça ne date pas d'aujourd'hui. Vous l'avez découvert en politique, mais nous de sa génération qui avons fait les bancs universitaires avec lui et ceux qui étaient avec lui à Soa, on le connait depuis dans sa roublardise.
La boutique en question qu'on lui avait donnée était comme les boutiques de quartier, où on vend un peu de tout. Le leader de cette grève estudiantine à l'époque se nommait Mouafo Njontu qui est aujourd'hui exilé en France et interdit du territoire camerounais. Mais à la tête, tu pouvais voir Moussa Njoya ».