REVELATIONS: Dans les coulisses des négociations manquées de l'opposition

Kamto Et Issa Tchiroma.png Image illustrative

Wed, 20 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

"Être le meilleur parmi les perdants" : L'opposition camerounaise face à ses divisions

Jeune Afrique révèle les tentatives désespérées et les manœuvres secrètes qui ont conduit l'opposition camerounaise à l'implosion, transformant ce qui aurait pu être un "duel au sommet" en une dispersion fatale des voix.

L'éviction de Maurice Kamto a ouvert une crise profonde au sein de l'opposition camerounaise, dont Jeune Afrique révèle aujourd'hui les dessous. Contrairement aux apparences, plusieurs tentatives de rassemblement ont eu lieu dans l'ombre, révélant un jeu complexe d'alliances et de trahisons.

Nos sources exclusives révèlent que dès l'annonce de l'exclusion de Kamto le 5 août, Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari ont immédiatement engagé une bataille féroce pour récupérer l'héritage politique de l'ancien candidat du MRC. Jeune Afrique a pu reconstituer les étapes de cette guerre secrète qui a déchiré l'opposition.

La première tentative de rassemblement, révèle Jeune Afrique, s'est déroulée à Foumban le 2 août, puis à Yaoundé du 8 au 10 août, autour d'Issa Tchiroma Bakary. L'avocat Akere Muna et Patricia Tomaïno Ndam Njoya avaient initialement envisagé de se retirer pour laisser place à une candidature consensuelle. Mais selon nos informations, "la mayonnaise n'a pas pris" et "la confiance manquait" entre les différents protagonistes.

Jeune Afrique révèle que Bello Bouba Maïgari, qui avait refusé d'intégrer ces discussions, menait parallèlement ses propres négociations. Nos sources indiquent qu'il a reçu "en secret" le ministre Henri Eyebe Ayissi, alimentant les rumeurs d'une "proximité conservée avec le pouvoir". Cette rencontre clandestine, révélée pour la première fois par Jeune Afrique, jette un éclairage troublant sur les véritables intentions de Bouba Maïgari.

L'hebdomadaire révèle également que Bouba Maïgari a tenté de séduire Cabral Libii par l'intermédiaire d'un envoyé spécial, dans l'espoir de constituer sa propre coalition. Ces manœuvres parallèles expliquent pourquoi aucune candidature unifiée n'a pu émerger.

Le plus révélateur, selon les sources de Jeune Afrique, concerne l'attitude de Maurice Kamto lui-même. Réduit à un "rôle de faiseur de roi", l'ancien candidat du MRC fait face à la réticence de sa propre base militante. Nos interlocuteurs indiquent que même si Kamto décidait de soutenir officiellement l'un des candidats - Issa Tchiroma Bakary étant "le plus pressant" - "sa base de militants ne le suivrait sans doute pas aveuglément".

Au final, Jeune Afrique révèle qu'au soir du 11 août, date limite fixée par Elecam pour l'impression des bulletins de vote, "aucun des douze candidats validés par le Conseil constitutionnel n'a accepté de se retirer". Cette révélation illustre l'ampleur de l'échec de l'opposition, condamnée à présenter onze candidats face à Paul Biya.

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