Enquête: la succession de Paul Biya est enclenchée irrémédiablement; voici les favoris au RDPC, fuite de la liste

La Liste Rdpc Image illustrative

Fri, 22 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

Malgré sa candidature à 92 ans pour la présidentielle d'octobre 2025, Paul Biya prépare discrètement sa succession au sein du RDPC

"Je suis candidat à l'élection présidentielle du 12 octobre 2025. Soyez assurés que ma détermination à vous servir est à la mesure de l'acuité des défis auxquels nous sommes confrontés", a déclaré Paul Biya en juillet dernier. À 92 ans, le plus vieux dirigeant en exercice au monde a confirmé sa candidature pour un huitième mandat présidentiel.

Cependant, en sage politique africain, Paul Biya n'ignore pas que l'avenir du Cameroun se prépare déjà. Derrière les apparences d'un régime immuable, les manœuvres successorales s'intensifient au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir.

La liste des 13 candidats retenus par Élections Cameroun pour la présidentielle du 12 octobre est désormais connue, avec notamment le rejet de la candidature de Maurice Kamto, principal opposant au régime Biya. Cette exclusion renforce les chances de réélection du président sortant, mais pose également la question de sa succession future.



Les potentiels dauphins du RDPC

Plusieurs personnalités émergent comme successeurs potentiels de Paul Biya au sein de l'appareil dirigeant :

Ferdinand Ngoh Ngoh : L'homme de l'ombre



Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh fait figure de favori dans les spéculations sur la succession. Selon Jeune Afrique, il bénéficie de "l'appui dont il jouit de la part de la première dame, Chantal Biya", ce qui lui confère une position privilégiée dans l'entourage présidentiel.

Son influence considérable sur les affaires de l'État et sa proximité avec le couple présidentiel en font un candidat naturel pour perpétuer la continuité du régime.



Louis-Paul Motaze : L'ambitieux ministre des Finances

Neveu de Jeanne-Irène Biya, première épouse du président, Louis-Paul Motaze cache à peine son ambition. Le ministre des Finances, pilier du comité central, tente de s'affirmer comme leader du parti au pouvoir pour la région du Sud.

Sa position stratégique au ministère des Finances et ses liens familiaux avec l'ancien cercle présidentiel constituent des atouts majeurs dans la course à la succession.



Joseph Dion Ngute : Le fidèle Premier ministre



Actuel chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute incarne la continuité institutionnelle. Des sources annoncent Dion Ngute comme le directeur de campagne du candidat Biya pour la présidentielle de 2025, témoignant de la confiance que lui accorde le président.

Son expérience gouvernementale et sa loyauté indéfectible envers Paul Biya en font un successeur crédible aux yeux de l'establishment du RDPC.



Eheth Salomon : Le technocrate discret



Moins médiatisé que ses concurrents, Eheth Salomon représente l'aile technocratique du régime. Sa discrétion et son profil de gestionnaire pourraient séduire ceux qui prônent une transition en douceur.

La question successorale au Cameroun reste délicate. À l'ombre d'un Paul Biya plus sphinx que jamais, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, et le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, s'affrontent pour des positions de rente et d'influence.

Ces rivalités internes au RDPC reflètent les enjeux considérables de la transition post-Biya dans un pays où le président actuel règne depuis 1982.

Malgré sa candidature pour 2025, Paul Biya semble anticiper l'inévitable. La montée en puissance de certaines figures du régime, les repositionnements au sein de l'appareil d'État et les alliances qui se dessinent témoignent d'une préparation minutieuse de l'après-Biya.

La question demeure : le président camerounais désignera-t-il officiellement son dauphin avant la fin de son éventuel huitième mandat, ou laissera-t-il ses potentiels successeurs s'affronter dans une bataille ouverte pour sa succession ?

L'élection présidentielle du 12 octobre 2025 pourrait bien être la dernière de Paul Biya. À 92 ans, même en cas de victoire, la question de la succession restera centrale pour l'avenir politique du Cameroun.

Les quatre personnalités identifiées comme potentiels dauphins devront démontrer leur capacité à rassembler le RDPC et à maintenir la stabilité du régime dans une transition qui s'annonce cruciale pour l'histoire du Cameroun contemporain.

Source: www.camerounweb.com