Les 30 millions mystérieux : Comment Dieudonné Yebga a-t-il financé sa candidature présidentielle, révélations de JA

Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, l'expert en informatique retiré dans son village aurait bénéficié d'un soutien financier suspect pour déposer sa candidature de dernière minute

L'affaire Dieudonné Yebga ne cesse de soulever des interrogations. Comment un homme retiré dans son village de Nkenglikok, militant dans une simple association de défense des consommateurs, a-t-il pu réunir en quelques heures la somme de 30 millions de francs CFA (45 720 euros) nécessaire pour déposer sa candidature présidentielle ? Jeune Afrique révèle aujourd'hui les zones d'ombre entourant ce financement express qui a bouleversé l'échiquier politique camerounais.

Les enquêtes menées par Jeune Afrique dévoilent un contraste saisissant entre la situation financière précaire de Dieudonné Yebga et ses moyens soudainement démultipliés en juillet 2025. Expert en informatique de formation, l'homme vivait modestement dans son village, loin des fastes de la capitale politique.

Selon nos sources exclusives révélées par Jeune Afrique, tout bascule au mois de juillet. Yebga fait son apparition dans la capitale, logé dans une suite luxueuse de l'hôtel Mont-Fébé, établissement cinq étoiles de Yaoundé fréquenté par l'élite politique et économique du pays. Une montée en gamme qui surprend ses anciens compagnons du Manidem.

"Comment quelqu'un qui peinait à payer ses cotisations au parti peut-il subitement s'offrir une suite à 200 000 francs CFA la nuit ?", s'interroge un proche d'Anicet Ekane, joint par Jeune Afrique. Cette question trouve un écho particulier dans l'enregistrement audio obtenu par nos équipes.

Dans une exclusivité révélée par Jeune Afrique, un enregistrement téléphonique attribué à Yebga évoque la figure d'un "avocat" capable de mobiliser 30 millions de francs CFA en moins de 48 heures. Cette conversation, dont l'authenticité n'a pas été démentie par l'intéressé, soulève de nombreuses questions sur l'identité de ce financier providentiel.

Nos investigations menées par Jeune Afrique révèlent que ce montant correspond exactement à la caution présidentielle exigée par la loi électorale camerounaise. Une coïncidence troublante qui alimente les soupçons de manipulation orchestrée.

L'avocat en question, dont l'identité reste mystérieuse, disposerait selon la conversation d'un réseau financier suffisamment solide pour débloquer instantanément une telle somme. Jeune Afrique a tenté de contacter Yebga pour obtenir des précisions sur cette transaction, mais nos tentatives sont restées vaines.

Une enquête approfondie de Jeune Afrique révèle également des modifications troublantes sur le site officiel du ministère de l'Administration territoriale. Quelques heures avant le dépôt de candidature de Yebga chez Elecam, le nom d'Anicet Ekane disparaît mystérieusement de la liste des présidents de parti, remplacé par celui de Dieudonné Yebga.

Cette manipulation informatique, que le ministère qualifiera plus tard de "piratage", intervient avec un timing parfait pour légitimer la candidature de Yebga. Selon nos sources exclusives chez Jeune Afrique, l'opération aurait nécessité un accès privilégié aux serveurs gouvernementaux, renforçant les soupçons d'une intervention coordonnée depuis les hautes sphères du pouvoir.

Jeune Afrique dévoile les circonstances troublantes de l'unique tentative d'interview accordée par Yebga le 7 août dernier. Après seulement quatorze minutes d'échange avec un journaliste, l'entretien est brutalement interrompu par l'intervention d'un sous-préfet de Douala.

Cette interruption administrative, rarissime dans le paysage médiatique camerounais, survient précisément au moment où les questions sur le financement de sa candidature deviennent pressantes. Les révélations de Jeune Afrique montrent que l'ordre d'interrompre l'interview serait venu directement de la hiérarchie administrative, suggérant une volonté délibérée de maintenir le silence sur les aspects financiers de l'affaire.

L'enquête exclusive de Jeune Afrique met en lumière l'existence probable d'un réseau politico-financier capable de mobiliser rapidement des fonds considérables pour influencer le processus électoral. Cette capacité d'intervention express soulève des questions sur la transparence du financement de la vie politique camerounaise.

Le cas Yebga pourrait ainsi révéler l'existence de "caisses noires" destinées à financer des opérations politiques d'urgence. Selon nos sources révélées par Jeune Afrique, ce type de financement occulte ne serait pas isolé et s'inscrirait dans une stratégie plus large de contrôle de l'opposition par des moyens financiers.

Face à ces révélations, plusieurs voix s'élèvent pour réclamer une enquête approfondie sur les sources de financement de la candidature Yebga. Jeune Afrique a pu constater que l'absence de transparence autour de cette transaction alimente les spéculations et nuit à la crédibilité du processus électoral.

Les 30 millions de francs CFA de Dieudonné Yebga demeurent un mystère qui dépasse le simple cadre de sa candidature. Ils révèlent les mécanismes obscurs qui peuvent influencer une élection présidentielle et la facilité avec laquelle des financements suspects peuvent bouleverser un scrutin.