C’est dans moins d’un mois, le 12 octobre précisément, que les 12 candidats s'affronteront dans les urnes pour briguer la présidence de la République. Onze candidats de l'opposition vont défier le président sortant Paul Biya, mais il n'y aura qu'un seul tour.
Du coup, l’idée d’une coalition a été émise au sein de l’opposition camerounaise. L’initiative est portée par un groupe de facilitateurs dénommé « le groupe de Douala » qui a donné rendez-vous le 13 septembre pour le dévoilement de l'identité de ce candidat. Sauf que des voix dissonantes se font entendre dans les rangs mêmes des candidats et des formations politiques retenus pour cette élection. Ces sons dénoncent une « manœuvre opportuniste, des manipulations et une tentative de passage en force ».
L’une de ces formations à s'être ouvertement exprimée sur la question, c'est l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP). En effet, dans un communiqué rendu public le 10 septembre 2025, son secrétaire général, Pierre Flambeau Ngayap, a démenti toute implication du parti de Bello Bouba Maïgari à la démarche du groupe de Douala. Cette prise de distance de l’UNDP n'est pas isolée, car d'autres candidats, apprend-on, n’ont pas été mis au parfum de ce meeting. À l’exemple d’Hilaire Nzipang, dont la candidature du Mouvement progressiste (MP), a été recalée par le Conseil constitutionnel, et qui s'est interrogé sur la légitimité des porteurs de cette initiative.
Comme lui, beaucoup de candidats estiment que les membres du groupe de Douala ne sont pas eux-mêmes directement candidats et que personne n'aurait mandatés. En revanche, le candidat Akere Muna est partant pour un candidat consensuel. Et s'adresse plus particulièrement à Maurice Kamto, l'opposant dont la candidature a été rejetée. Reçu vendredi dernier à Rfi dans le programme « Le Grand invité Afrique », Me Akere Muna a déclaré : « Moi je pense que Maurice Kamto est celui qui peut permettre aux candidats de se mettre ensemble ».
Il a par ailleurs affirmé être prêt à retirer sa candidature comme en 2018. Quant à Samuel Hiram, candidat du FDC à l'élection présidentielle du 12 octobre prochain, il reste toujours favorable à une coalition de l'opposition pour un candidat consensuel. « (...) Je suis déjà allé à la rencontre de 9 des 11 candidats de l'opposition à cette élection pour discuter dans ce sens, (...). J'ai la foi que 2 jours après le lancement de la campagne, nous pourrons avoir un candidat à présenter au peuple Camerounais qui a plus que jamais soif de changement », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Yaoundé.
Il en est de même pour la présidente de l’Union démocratique du Cameroun (UDC). En effet, Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, s’est dit favorable à l’option d’une candidature consensuelle au sein de l’opposition. Dans un récent entretien accordé à RFI, elle a précisé que « celui qui va recueillir le plus de consensus, suivant des critères objectifs et défendables devant le peuple, aura la confiance de l’Union démocratique du Cameroun ». Pour l’UDC, le principe d’un candidat unique ne repose pas seulement sur une personne, mais sur une équipe portée par un plan d’action commun et partagé. Une déclaration qui confirme la disponibilité du parti à s’inscrire dans une dynamique d’unité pour l’alternance.
Dans le même cadre, le rapprochement entre les leaders Bello Bouba Maïgari, Cabral Libii, Tomaïno Ndam Njoya, Issa Tchiroma Bakary et Akere Muna pour un candidat consensuel semble être freiné par Pr Nkou Mvondo, du parti Univers. Sur la chaîne à capitaux privés, Info TV, il y a une semaine, il a exclu toute participation de son parti à une coalition incluant Akere Muna et s’est interrogé sur la confiance envers Issa Tchiroma. Selon lui, « si Akere Muna négocie quelque chose de ce genre, il ira seul, pas avec le parti Univers ».