C'est un énorme coup de massue porté à la tête de l'ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, candidat à l'élection présidentielle du mois d'octobre. L'homme de confiance du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) s'y est pris très mal dans une initiative qui scelle définitivement son sort aux yeux de tout le monde, y compris Benjamin Zebaze qui confirme que l'ex-membre du gouvernement de Biya vient de se faire disqualifier.
« Coalition : le bal des vautours », c'est comme cela que Benjamin Zebaze titre son intervention dans laquelle il reconnaît que la course vers le fauteuil présidentiel s'est accélérée ce week-end avec « un acte totalement insensé » entre 3 individus se croyant investi d'une mission quasi messianique, consistant à choisir le « candidat consensuel » de l'opposition qui devra affronter Paul Biya.
C'est pitoyable, catastrophique, malheureux, misérable, piteux, triste et surtout sans aucune valeur, insiste Zebaze, d'autant plus que des négociations sur la mutualisation des énergies venaient à peine de débuter. La rédaction de CamerounWeb vous propose la sortie complète de la célébrité.
Voilà où peut conduire l'impécuniosité et le manque de maîtrise des situations ; le manque de maîtrise du geste et de la parole adaptées. Tchiroma vient de détruire sa campagne présidentielle. Parce que quelqu'un d'aussi expérimenté que l'est Issa Tchiroma Bakary a commis une faute irréparable, irréfragable en s'affichant sur une photo avec un personnage aussi sulfureux que Djeukam Tchameni qui vendrait père et mère si on y mettait le prix et cela juste pour paraître.
Quel crédit désormais accorder à un tel candidat à la présidentielle au passé contestable, détesté par les anglophones qui essayait de retrouver une certaine virginité et qui trouve normal qu'un médiocre "intermittent de la politique" comme Djeukam Tchameni, incapable de gagner la moindre élection, ne serait que dans sa chambre, le désigne comme le candidat consensuel ? On est chez les fous ?
Le procédé utilisé est une insulte à l'intelligence : Djeukam Tchameni co-signe un communiqué demandant aux candidats à la présidentielle d'envoyer leurs dossiers à une coquille vide (UPC) pour que 2 personnes sans aucun mandat choisissent le meilleur dossier ? Je me demande depuis des années si ce Tchameni jouit encore de tous "ses droits mentaux et psychologiques". En participant à cette mascarade, Issa Tchiroma s'est totalement disqualifié à mes yeux.
Ma voix ne compte pas pour grand-chose, c'est certain ; mais désormais, elle manquera au candidat Issa Tchiroma Bakary. Ce que j'ai vu ce week-end est plus fort que moi car dans mes rêves les plus fous, je ne l'imaginais pas aller aussi bas. Voici comment, selon moi, les choses vont se passer car Tchiroma n'a plus beaucoup de choix : soit, dans un éclair de lucidité, il rejoint Bello pour terminer les négociations en cours autour de Kamto ; soit il se présente seul et est laminé au point d'aller se mettre à genoux devant la "coiffure" et "la perruque", soit il choisit la voie de l'exil.
De toute façon, il peut dire au revoir à son rêve présidentiel car les supporters de Bello ne vont lui faire aucun cadeau parce qu'alors que l'heure est à l'union des forces, il s'affiche avec quelqu'un qui, quelques jours auparavant, a insulté leur candidat dans les médias de la pire des manières. Ce qui est surprenant voir suspect, c'est la façon avec laquelle la presse nationale et internationale a relayé le petit complot de ce week-end : vraiment curieux.
J'ai vraiment du mal à parler de mon aîné Anicet Ekane dont j'ai toujours contesté les postures, même si j'ai salué le patriotisme qui l'a poussé à affronter ses amis pour essayer d'obtenir la qualification de Maurice Kamto à la prochaine présidentielle. Ce que je ne comprends pas, ou plutôt que je devine bien, c'est que s'il y a bien un Camerounais qui connaît bien la duplicité, la fourberie et la dangerosité du sieur Djeukam Tchameni, c'est bien Anicet Ekane car ils se connaissent depuis bientôt 40 ans et ont beaucoup "travaillé" ensemble pendant les "villes mortes".
Pour qu'ils se remettent ensemble afin d'organiser cette grosse escroquerie consistant à prétendre choisir un candidat pour l'opposition, c'est qu'il y a quelque chose de très important qui se cache derrière. Parce qu'en agissant ainsi, Anicet sait très bien que les possibilités qui s'offraient à lui de devenir maire ou député lors des prochaines élections locales viennent de s'envoler car même si Maurice Kamto et le MRC donnent des consignes de vote, je doute fort qu'elles soient suivies.
En réalité, Anicet est une espèce de "Dr Jekill and Mister Hyde". Ce serait long à expliquer ici, mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'il s'agit d'un syndrome qui met en évidence un "dédoublement de la personnalité" chez un individu. Il frappe des personnages qui luttent dans leur for intérieur contre deux volontés qui s'opposent : d'un côté, ils veulent être justes, de l'autre ils ont un petit démon qui les pousse à prendre des chemins incertains.
Lorsque Anicet Ekane, sans doute par patriotisme et par souci d'équité défend la candidature de Maurice Kamto, il est Dr Jekill, mais lorsqu'il s'allie à cette "peste" de Djeukam Tchameni, il devient Mister Hyde : tout ça pour un seul homme.
Que nous reste-t-il ? Tchiroma vient de se disqualifier en essayant une entourloupette avec l'un des personnages les plus dangereux de ce pays. Akere Muna, en faisant du tribaliste et haineux assumé Abel Elimby Lobe "l'égérie" de sa campagne électorale, n'est plus dans la course ; Mme Njoya, en s'affichant avec un "trublion" comme Bedzigui n'inspire pas confiance ; Cabral Libii rejette tout accord avec les anciens ministres de Biya... Kamto, Akere, Mme Njoya... en soutien de Bello peuvent réussir à changer la donne, même si Tchiroma reste candidat jusqu'au bout. Les choses se clarifient petit à petit et bientôt, on saura qui est qui sur le terrain.