La sénatrice Françoise Puene, membre du parti au pouvoir le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a tenu récemment des propos discourtois et non fédérateurs. Dans cette période sociopolitique fragile où toute parole peut diviser la population, les observateurs lui reprochent son manque de discernement.
Maurice Kamto, démissionnaire du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), à nouveau président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), y est allé de son point de vue. L’homme politique condamne dans un communiqué publié il y a quelques heures.
J'ai découvert avec stupéfaction, sur les réseaux sociaux, une déclaration inacceptable de madame Françoise Puene, sénatrice du RDPC.
En effet, dans la vidéo d'une réunion politique tenue dans le département du Haut-Nkam, on entend la sénatrice menacer d'expulsion les ressortissants d'autres contrées du pays, si jamais le candidat de son parti, monsieur Paul Biya, venait à être battu dans le département en question lors de l'élection présidentielle du 12 octobre prochain.
Il s'agit d'un appel public à la haine communautaire, qui met à mal le vivre-ensemble dans notre pays, et d'une pression politique répréhensible. J'appelle le candidat Paul Biya et le RDPC à se désolidariser publiquement des propos de la sénatrice Françoise Puene et à prendre les mesures qui s'imposent.
Il en va de même des autorités parlementaires et judiciaires, qui doivent être sans faiblesse face à ce dérapage venant, qui plus est, d'une personnalité censée représenter le peuple camerounais dans son ensemble.
Cela signe le retour en force de l’opposant Maurice Kamto à la tête du MRC qu’il a toujours dirigé. En l’état actuel des choses, une grande partie de la population s’attend à ce qu’il coalise avec les opposants Issa Tchiroma Bakary, Bello Bouba Maigari ou encore Akere Muna. Pour le moment, cela reste juste une possibilité. Reste à voir si les Camerounais seront écoutés par ces hommes susmentionnés.