Exclusif: l'opposition camerounaise dans l'embarras face à la stratégie Paul Biya

Le premier meeting d'Issa Tchiroma Bakary à Bertoua, ce vendredi, a révélé plus que les ambitions de l'ancien ministre. Jeune Afrique a pu observer les failles béantes d'une opposition qui peine à se structurer face à un Paul Biya absent mais omniprésent dans le jeu électoral.

Jeune Afrique révèle en exclusivité que des tractations intenses se déroulent actuellement entre les principales formations d'opposition pour désigner un candidat de consensus. Selon nos sources au sein de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), au moins cinq réunions secrètes ont eu lieu ces deux dernières semaines.

Nos informations exclusives indiquent que trois noms émergent de ces discussions : Issa Tchiroma Bakary (UNDP), Cabral Libii (UNIVERS) et une personnalité "surprise" dont l'identité reste jalousement gardée. Jeune Afrique apprend que cette troisième option divise profondément les négociateurs.

Le meeting de Bertoua, dont Jeune Afrique a pu analyser les ressorts, révèle la stratégie de l'ancien ministre de la Communication. Contrairement aux apparences, ce n'était pas un simple lancement de campagne mais un test grandeur nature pour évaluer sa capacité de mobilisation face aux barons locaux du RDPC.

Jeune Afrique révèle que Tchiroma Bakary a fait le pari de jouer la carte de "l'insider repenti", capitalisant sur ses 40 années passées dans l'appareil d'État pour se présenter comme celui qui connaît les rouages du système de l'intérieur. Sa prochaine étape dans l'Adamaoua vise spécifiquement à tester cette stratégie dans le fief traditionnel du pouvoir.

Mais c'est l'analyse des réactions de l'opposition au départ annoncé de Paul Biya pour Genève qui livre les révélations les plus intéressantes. Jeune Afrique a pu constater lors de contacts avec plusieurs états-majors de campagne que ce voyage crée un véritable trouble stratégique.

Nos sources au sein de l'opposition révèlent à Jeune Afrique que certains leaders voient dans ce départ une opportunité d'occuper le terrain médiatique, tandis que d'autres y lisent un piège tendu par l'Etoudi. "Si on attaque trop fort pendant qu'il est absent, on risque de passer pour des vautours", confie un responsable de l'opposition à Jeune Afrique.

Jeune Afrique révèle que les rumeurs de septembre 2024 sur l'état de santé de Paul Biya ont profondément marqué les stratégies oppositionnelles. Nos informations exclusives indiquent que plusieurs formations ont constitué des "cellules de veille" pour surveiller les moindres signaux en provenance de Genève.

Cette obsession du "facteur santé" révèle, selon nos analyses exclusives, une opposition qui mise davantage sur un possible forfait de Paul Biya que sur sa propre capacité de mobilisation. Jeune Afrique apprend que des scénarios de "transition post-Biya" circulent déjà dans les cercles oppositionnels, révélant une forme d'attentisme stratégique.

Avec l'ouverture officielle de la campagne dans une semaine, Jeune Afrique révèle que l'opposition joue contre la montre. Nos sources indiquent qu'un ultimatum interne a été fixé au mercredi 25 septembre pour trancher la question du candidat unique.

Cette deadline, que Jeune Afrique révèle en exclusivité, correspond au retour attendu de Paul Biya de Genève. L'idée étant de pouvoir annoncer une candidature unifiée dès le retour du président sortant, pour éviter que sa réapparition n'eclipse totalement l'actualité oppositionnelle.

Selon nos informations exclusives, l'échec de ces négociations ouvrirait la voie à une dispersion des candidatures qui pourrait faire le jeu du pouvoir en place, même avec un Paul Biya affaibli par l'âge et les spéculations sur sa santé.