Route : bonne nouvelle pour la population en général

Autoroute Douala Yaounde Rond Point.jpeg État des routes

Tue, 23 Sep 2025 Source: Le jour n°4486 du 21 septembre 2025

Le président de l'organisation patronale camerounaise interpelle le ministre des Travaux publics sur les conséquences économiques et humaines des embouteillages infernaux sur le tronçon échangeur Bekoko – Rond-point Deido à Douala. Le samedi 13 juillet dernier, les usagers du tronçon de la route allant de l'échangeur de Békoko jusqu'au pont du Wouri, ont vécu un calvaire sur ce linéaire d'à peine cinq kilomètres de long. Beaucoup d'entre eux étaient obligés de transporter leurs bagages sur la tête et de marcher jusqu'à l'autre rive du fleuve qui traverse la capitale économique camerounaise.

Une situation déplorable qui a fait trimer les voyageurs pendant près de dix heures d'affilée, et dont s'offusque le patronat par la voix de son président Célestin Tawamba. L'organisation des milieux d'affaires camerounaise compare les images de ces scènes à celles de citoyens tutsis rwandais, fuyant les atrocités du génocide à Kigali, en avril 1994.

À l'origine de ces désagréments, l'exécution mal organisée des travaux entraînant des bouchons insoutenables dans lesquels s'étaient retrouvés piégés aussi bien les automobilistes que les voyageurs et les piétons. Mais aussi, « une désorganisation persistante et une absence flagrante de coordination entre les services concernés par la fluidité de la circulation, notamment le Groupement régional de la voie publique et de la circulation », déplore le président du Groupement des entreprises du Cameroun, Célestin Tawamba, dans une correspondance datée du 15 septembre, et adressée au ministre des Travaux publics avec application au secrétaire général des Services du Premier ministre.

Selon le président de la principale centrale patronale du pays, les conséquences économiques et humaines de la situation sont alarmantes. Il énumère, entre autres, « un ralentissement voire un arrêt temporaire des activités économiques dans une zone névralgique ; une explosion des coûts logistiques et de transport, avec des répercussions sur les prix à la consommation ; une détresse croissante des populations contraintes d'abandonner leurs véhicules pour marcher des heures dans des conditions indignes ; et surtout, un risque réel de désengagement des investisseurs, qui n'ont ni la patience ni l'obligation de subir de telles conditions ».

Lors de sa récente visite sur le tronçon de route de la pénétrante Ouest de Douala, visite faisant suite aux nombreuses plaintes des populations et des voyageurs en partance ou en provenance de trois régions (Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest), le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessii avait annoncé en grandes pompes les travaux en vue de la réfection de cette sortie Ouest, dont les précédents travaux remontent à environ cinq ans. Le membre du gouvernement n'avait trouvé aucune réticence à l'exécution des travaux de nuit et en saison de pluies, au regard de la qualité des matériaux et de la maîtrise d'œuvre.

Mais c'était sans compter avec les lenteurs et surtout, un défaut dans la gestion coordonnée des flux. Le Gecam interpelle par conséquent aux parties prenantes que sont les autorités administratives locales, les forces de maintien de l'ordre et les entreprises adjudicataires, « pour que soit enfin mise en place une véritable gouvernance de crise autour de ces chantiers ». La stabilité sociale en dépend.

Source: Le jour n°4486 du 21 septembre 2025