Libération d'Amougou Belinga: voici ce qui se passe réélemment

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Wed, 24 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Au tribunal militaire de Yaoundé, les avocats des accusés multiplient les demandes de mise en liberté, invoquant la lenteur du procès

Nouveau rebondissement dans l'affaire de l'assassinat de Martinez Zogo. Lors de l'audience d'hier au tribunal militaire de Yaoundé, la défense des accusés a orchestré une offensive coordonnée pour obtenir la libération provisoire de leurs clients, près de deux ans après le début de cette procédure judiciaire qui passionne le Cameroun.

Selon les informations de RFI qui couvrait l'audience, le tournant s'est produit en fin d'après-midi. Me Charles Tchoungang, avocat de l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, PDG du groupe L'Anecdote, a surpris la cour en réclamant la remise en liberté immédiate de son client.

L'avocat s'est appuyé sur une ordonnance de libération datant du 1er décembre 2023, restée sans effet jusqu'à ce jour, et a vivement dénoncé la lenteur excessive du procès. Un argument de poids quand on sait que sur la cinquantaine de témoins de l'accusation prévus, seulement cinq ont pu être entendus depuis le début des audiences.

Cette initiative n'était pas isolée. L'intervention de Me Tchoungang a rapidement fait école, plusieurs autres avocats emboîtant le pas pour réclamer la relaxe de leurs clients respectifs. Une stratégie manifestement concertée qui témoigne de l'impatience croissante de la défense face à la longueur de la procédure.

Rappelons que Martinez Zogo, animateur vedette d'Amplitude FM connu pour ses enquêtes sur la corruption, avait été enlevé et assassiné en janvier 2023, suscitant une vive émotion au Cameroun et à l'international.

Cette offensive n'a pas manqué de provoquer de vives réactions. Les avocats des parties civiles ont qualifié cette stratégie de "scandaleuse", rappelant avec force que des demandes similaires avaient déjà été rejetées par le passé, y compris en appel.

Le commissaire du gouvernement, représentant du parquet militaire, a maintenu sa position ferme en requérant le rejet pur et simple de ces demandes de libération.

Le tribunal a mis l'affaire en délibéré, reportant sa décision à ce mardi 24 septembre au matin. Une échéance cruciale qui déterminera si les accusés resteront en détention préventive ou retrouveront la liberté en attendant la suite du procès.

Cette péripétie procédurale illustre les tensions qui entourent ce dossier sensible, dans lequel la justice camerounaise se doit de faire la lumière sur l'assassinat d'une figure emblématique du journalisme d'investigation.

Source: www.camerounweb.com