Machine à fraude: de nouvelles révélations sur les hommes et les méthodes de vol des élections par Paul Biya

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Thu, 25 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Erik Essousse n’est pas un simple fonctionnaire. C’est un stratège, un théoricien du pouvoir, et surtout, l’architecte invisible des victoires électorales de Paul Biya. Une enquête exclusive de Jeune Afrique lève le voile sur le parcours atypique de cet historien devenu technocrate, dont les méthodes académiques servent aujourd’hui à verrouiller le système électoral camerounais.

Diplômé en Histoire des relations internationales à Paris I et auteur de plusieurs essais sur le développement de l’Afrique, Essousse a toujours eu une vision systémique du pouvoir. « Il ne croit pas au hasard, révèle un ancien étudiant. Pour lui, tout se planifie, y compris les élections. » Une philosophie qu’il applique depuis 2018 à la tête d’Elecam, où il a transformé l’organisme en une machine au service du RDPC.

Dans ses livres, comme « Pratique des fondamentaux du développement optimal par l’Afrique » (2002), Essousse défend l’idée que l’ordre prime sur la démocratie. « Pour lui, la stabilité justifie tout, y compris des élections contrôlées, analyse un politologue camerounais. C’est cette logique qu’il applique aujourd’hui. » Jeune Afrique a découvert que ses méthodes de gestion d’Elecam s’inspirent directement de ses théories : centralisation du pouvoir, contrôle des informations, et neutralisation des opposants.

Essousse n’est pas seul. Jeune Afrique a identifié un réseau d’anciens collègues du ministère de l’Administration territoriale, aujourd’hui placés à des postes clés dans les préfectures et sous-préfectures. « Ils forment une toile invisible qui permet de contrôler le terrain, explique une source sécurité. Rien ne leur échappe, surtout pas les zones où l’opposition est forte. »

Pour les opposants, le scrutin du 12 octobre est d’ores et déjà joué d’avance. « Avec Essousse, tout est calculé, dénonce un cadre du MRC. Les listes sont truquées, les observateurs muselés, et les recours rejetés par avance. » Jeune Afrique a appris que des simulations de résultats auraient même été réalisées en interne, avec des scénarios favorisant systématiquement le RDPC.

En reconduisant Essousse, Paul Biya a envoyé un message clair : la transparence électorale n’est pas une priorité. « C’est un homme qui a passé sa vie à étudier le pouvoir, conclut un universitaire. Aujourd’hui, il l’exerce sans complexe. » Reste à savoir si les Camerounais accepteront encore longtemps ce jeu démocratique verrouillé.

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