Selon nos informations, des figures emblématiques du mouvement ambazonien détenues à la prison centrale de Kondengui se montreraient favorables à un regroupement politique autour du président du FSNC
Dans un développement qui pourrait redessiner le paysage politique camerounais, plusieurs leaders ambazoniens incarcérés à la prison centrale de Kondengui se seraient déclarés favorables à une coalition politique autour d'Issa Tchiroma Bakary, président national du Front Social et National du Cameroun (FSNC).
Cette information, obtenue de sources proches du dossier, révèle un possible rapprochement entre des figures du mouvement sécessionniste anglophone et l'ancien ministre de la Communication, aujourd'hui dans l'opposition.
Ce positionnement des détenus ambazoniens fait écho au soutien déjà exprimé par Marc Bareta, figure emblématique de la contestation anglophone. Le leader anglophone, connu pour son activisme en faveur de la cause ambazonienne, avait effectivement apporté son soutien au président national du FSNC, marquant ainsi une évolution significative dans les alliances politiques camerounaises.
Cette convergence entre leaders ambazoniens et opposition francophone traditionnelle intervient dans un contexte politique camerounais en pleine mutation. Elle pourrait signaler une nouvelle stratégie des mouvements contestataires anglophones, privilégiant désormais l'alliance politique à la confrontation directe.
Pour Issa Tchiroma Bakary, ancien proche du pouvoir devenu opposant, ce ralliement potentiel représenterait un élargissement considérable de sa base politique, intégrant la dimension anglophone à son projet politique national.
Si elle se concrétise, cette coalition inédite pourrait avoir des implications majeures pour l'avenir politique du Cameroun :
L'intégration de leaders ambazoniens dans une coalition d'opposition traditionnelle pourrait offrir une alternative politique à la crise anglophone, longtemps cantonnée entre répression gouvernementale et radicalisation sécessionniste.
Cette alliance pourrait également modifier l'équilibre des forces politiques au Cameroun, créant un pôle d'opposition renforcé par la dimension anglophone, traditionnellement marginalisée dans les grands regroupements politiques nationaux.
Plusieurs interrogations demeurent concernant cette coalition émergente. Les modalités pratiques de cette alliance restent à définir, notamment les conditions de participation des leaders ambazoniens actuellement détenus et leur influence réelle sur leurs bases respectives.
L'évolution de la position des autres figures ambazonaises, tant en détention qu'en exil, sera également déterminante pour évaluer la portée réelle de ce rapprochement politique.
Cette initiative pourrait constituer un test important pour les perspectives de réconciliation nationale au Cameroun. Elle questionne la capacité du système politique camerounais à intégrer les revendications anglophones par la voie politique plutôt que par la confrontation.