Le président de Royal Football de Garoua devient le troisième candidat officiel pour l'élection fédérale de novembre, dans un contexte de tensions avec la tutelle ministérielle
À deux mois de l'élection à la présidence de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), la course s'intensifie avec l'entrée en lice de Georges Kalgong, qui rejoint la liste des challengers de Samuel Eto'o pour le scrutin prévu le 29 novembre 2025.
Georges Kalgong, président du Royal Football de Garoua, a officialisé sa candidature ce vendredi 26 septembre, brandissant le slogan ambitieux : "Réinventer le football camerounais". Cette annonce marque l'entrée du troisième candidat déclaré dans une course qui s'annonce serrée face au président sortant Samuel Eto'o.
Le dirigeant nordiste rejoint ainsi Gilles Christian Ngnize et Simon Ngoon Mbeleck, président de l'Association camerounaise des arbitres de football (antenne du Littoral), dans cette bataille pour la succession d'Eto'o, qui ne briguera qu'un second mandat après avoir pris les rênes de la fédération il y a à peine trois ans.
Contrairement à d'autres prétendants, Georges Kalgong peut se prévaloir d'une connaissance intime du football camerounais grâce à son expérience à la tête du Royal Football de Garoua. Cette proximité avec les réalités du terrain lui confère une légitimité particulière pour comprendre "les défis majeurs qui interpellent le football national", selon ses proches.
Son slogan de campagne, "Réinventer le football camerounais", suggère une critique implicite de la gestion actuelle et une promesse de changement radical dans l'approche fédérale. Cette posture de challenger expérimenté pourrait séduire les délégués en quête d'une alternative crédible à l'équipe sortante.
L'émergence de ces candidatures multiples révèle un phénomène notable : "l'intérêt de plusieurs Camerounais à évincer Samuel Eto'o des affaires après à peine un mandat". Cette mobilisation inhabituelle contre un président fédéral encore récent témoigne des critiques qui s'accumulent concernant sa gestion.
Les trois challengers partagent une connaissance approfondie des rouages du football camerounais, ce qui laisse présager d'une campagne technique et argumentée sur les questions de fond plutôt que sur les seules considérations de notoriété.
La multiplication des candidatures intervient dans un contexte particulièrement tendu entre la FECAFOOT et sa tutelle ministérielle. Le ministre des Sports et de l'Éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi, a récemment adressé une lettre officielle à Samuel Eto'o, lui demandant de "surseoir au processus jusqu'à nouvel ordre".
Cette injonction ministérielle, intervenue avant le déroulement des élections dans les ligues départementales, créé une situation inédite où la fédération semble déterminée à poursuivre son calendrier électoral malgré les réserves de sa tutelle.
La persistance de Samuel Eto'o et de la FECAFOOT à "contourner les injonctions de sa tutelle" pourrait déboucher sur une crise institutionnelle majeure. Cette confrontation directe entre la fédération et le ministère de tutelle "pourrait raviver les tensions entre les parties prenantes et entacher le bon déroulement du processus électoral".
L'attitude de la FECAFOOT, qui maintient coûte que coûte son calendrier électoral, interroge sur les véritables motivations de cette précipitation et sur les conséquences potentielles d'un bras de fer avec l'autorité gouvernementale.
Cette élection s'annonce décisive pour l'avenir du football camerounais. Face aux défis multiples que traverse le sport roi national - performances des sélections, développement des infrastructures, gouvernance fédérale - les candidats devront présenter des projets concrets et crédibles.
L'entrée de Georges Kalgong dans la course, avec son expérience de dirigeant de club et sa connaissance du terrain, apporte une dimension nouvelle au débat. Sa promesse de "réinventer le football camerounais" devra cependant être étayée par des propositions concrètes pour convaincre les délégués.
Avec trois challengers déclarés face à Samuel Eto'o, l'élection du 29 novembre s'annonce plus ouverte que prévu. La combinaison entre l'expérience terrain de candidats comme Kalgong et les tensions avec la tutelle ministérielle pourrait redistribuer les cartes dans cette course à la présidence fédérale.