Dans le jardin de la mauvaise gouvernance, le Cameroun est souvent un bon élève. À Maroua, s’agissant du pont Palar, l’activiste Shance Lion trouve qu’il est un scandale d’État qui coûte la vie à des nombreux Camerounais. Dans une intervention récente, le lanceur d’alerte revient sur les faits.
Depuis 2021, les travaux de reconstruction du pont Palar sont à l’arrêt. Ce chantier abandonné symbolise l’irresponsabilité chronique du ministère des Travaux publics, mais au-delà, il met en lumière l’incapacité du régime en place à protéger la vie de ses citoyens.
En attendant, les habitants de Maroua sont contraints d’emprunter un radié de fortune, qui se transforme chaque saison de pluies en un piège mortel. Rien que pour cette saison, plus de 10 vies ont déjà été fauchées, dont 2 tragiquement cette semaine. Voilà 5 ans que la population endure cette tragédie, dans le mépris total des autorités.
Ce drame n’est pas un accident, c’est la conséquence directe d’une mauvaise gouvernance, d’un manque de planification et d’une gestion désastreuse des chantiers routiers. Le ministère des Travaux publics du Cameroun, a déjà sacrifié des milliers de camerounais sur l’autel de la négligence. Le pont Palar est la preuve vivante d’un système d’abandon.
À quelques semaines de l’élection présidentielle, ce scandale est un très mauvais signal envoyé aux électeurs de l’Extrême-Nord, vivier électoral du président Paul Biya. Comment demander à une population meurtrie, qui enterre chaque année ses fils et ses filles à cause d’un pont fantôme, de renouveler sa confiance au Paul Biya en 2025 ? Ce silence et cette inaction ne feront qu’exacerber leur colère vis-à-vis du pouvoir, accentuant le rejet du candidat du RDPC, qui par ce drame, pourrait traduire son incapacité à répondre aux besoins vitaux de ses électeurs dans cette partie de notre pays.
La question n’est plus seulement : à quand la reprise des travaux du pont Palar ? La véritable question est combien de morts faudra-t-il encore pour que le ministère des taux d’avancement admette son échec et qu’il rende des comptes ?
Les habitants de Maroua et au-delà tout le peuple camerounais ne méritent pas des infrastructures fantômes, des promesses creuses et un pouvoir indifférent. Ils méritent un État responsable, qui place la vie humaine au-dessus de la propagande électorale.