À New York, le ministre camerounais des Relations extérieures a fustigé, devant l'Assemblée générale, l’inaction face aux crises mondiales. Il a exhorté la communauté internationale à honorer enfin ses engagements pour bâtir un avenir plus sûr, plus juste et plus durable.
Réunis depuis le 23 septembre 2025 à New York pour la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies (Onu), les États membres ont été invités à réfléchir sur l’avenir commun et sur la pertinence de l’action multilatérale. À cette occasion, l’émissaire du Cameroun, Lejeune Mbella Mbella a transmis le 25 septembre, le discours présidentiel, rappelant l’urgence de « mutualiser les volontés, les efforts et les ressources », conformément au thème retenu : « Mieux vivre ensemble, 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits de l’homme ».
Le message présidentiel a dressé un constat sans appel : « Le monde ne pourra relever le défi du développement que s’il remporte celui de la paix ». Dans cette logique, le Cameroun, selon le texte lu par son représentant, se dit déterminé à œuvrer pour la stabilité, tant sur le continent africain qu’au-delà. Le pays participe activement aux missions de maintien de la paix de l’Organisation des nations unies et reste mobilisé dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans le bassin du lac Tchad.
Sur le plan économique, le message présidentiel souligne la volonté du Cameroun de mettre en œuvre une stratégie nationale ambitieuse centrée sur la croissance inclusive, le renforcement de la démocratie et la bonne gouvernance. Ce programme s’inscrit dans le cadre du double horizon que constituent l’Agenda 2030 des Nations unies et l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). Ainsi, Yaoundé appelle ses partenaires à intensifier la coopération bilatérale et multilatérale, en particulier dans les secteurs clés que sont l’éducation, la santé et les infrastructures.
Application effective du Consensus d’Ezulwini
La question climatique a occupé une place centrale dans son intervention. Le ministre a rappelé les engagements non tenus des pays développés : la promesse de 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays du Sud dans leur lutte contre le changement climatique, ainsi que l’aide publique au développement fixée à 0,7 % du Produit intérieur brut (Pib) depuis un demi-siècle. « Il est temps que les fonds attendus soient effectivement mobilisés », a-t-il martelé, insistant sur l’urgence de préserver l’environnement commun. Au-delà, le Cameroun a salué les récentes avancées internationales, du Pacte pour l’avenir aux réformes de l’architecture financière mondiale, tout en réitérant son souhait de voir évoluer le Conseil de sécurité.
Pour Yaoundé, l’Afrique doit prendre définitivement la place qui lui revient, en accord avec le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte. Avant de quitter la tribune de l'Onu, le ministre des Relations extérieures (Miinrex), en lieu et place du président de la République, a rappelé que le Cameroun reste fidèle aux idéaux de paix, de solidarité et de coopération internationale inscrits dans la Charte des Nations unies. Par ailleurs, il a lancé un avertissement solennel : sans engagement réel et financements effectifs, les espoirs suscités depuis 80 ans risquent de se transformer en désillusion.