Au pays, l’uniforme devient une arme de terreur. Le lanceur d’alerte N’zui Manto a publié comme reçu un témoignage. Une sorte de dénonciation vis-à-vis du gendarme.
Il ne fait plus bon vivre à Akoeman, où l’uniforme, censé protéger, est devenu synonyme de peur et d’abus. Le sieur Ngnassinbe Jean Lambert, gendarme en service à la brigade d’Akoeman, a une fois de plus transformé sa tenue en permis de tuer. Et cette fois, la victime s’appelle Mani Amougou, paisible agent de la mairie, aujourd’hui plongé entre la vie et la mort à l’hôpital de district de Mbalmayo.
Les faits sont d’une violence révoltante en date du 28 septembre : le frère du gendarme, surnommé Babana, un individu sans foi ni loi, habitué à se pavaner en treillis militaire offert par son frère, s’est permis de vouloir s’approprier une bouteille vide dans un bar. Une bouteille que Mani Amougou, en toute légitimité, avait consommée.
Ayant restitué cette bouteille au comptoir, Mani ne savait pas qu’il venait de déclencher la colère d’un pseudo-intouchable. S’est ensuivie une agression sauvage au gourdin par Babana. Mais l’escalade ne s’est pas arrêtée là. Appelé à la rescousse, le gendarme Ngnassinbe Jean Lambert est intervenu non pas pour rétablir l’ordre, mais pour se livrer à un passage à tabac brutal et gratuit.
Il a usé de ses menottes comme d’une arme, brisant les dents de Mani, crevant son œil et lui infligeant de graves traumatismes crâniens. Ce n’est ni un cas isolé ni un simple dérapage.
En novembre 2021, la même brigade avait été éclaboussée par l’affaire Messoumbou Emmanuel, torturé à mort par l’ancien commandant. Cette tragédie avait plongé toute la communauté Evondo dans le deuil. Aujourd’hui, l’histoire se répète, plus sanglante encore.
Il est temps que les autorités prennent leurs responsabilités. Trop, c’est trop. L’impunité ne doit plus être le refuge des bourreaux en uniforme.