Entre rassemblements populaires, alliances stratégiques et discours marquants, la campagne présidentielle bat son plein depuis samedi dernier, 27 septembre 2025. Les candidats, porteurs de visions variées, s’activent pour convaincre les électeurs à moins de deux semaines du scrutin du 12 octobre.
Le benjamin de cette élection, Hiram Samuel Iyodi, candidat du Front des démocrates camerounais (FDC), a donné le coup d’envoi de sa campagne à Garoua, au stade Wouro Hourso. Devant une foule de militants, sympathisants et curieux, il a affirmé être l’incarnation d’un Cameroun « souverain, équitable et résolument tourné vers l’avenir ». Dans son discours teinté de pragmatisme, le candidat a appelé les populations du Nord à s’impliquer activement dans une « transaction politique portée par elles-mêmes », insistant sur la nécessité d’un changement de paradigme. Il s’est également engagé à renforcer la décentralisation et les investissements dans les infrastructures locales, des préoccupations majeures pour cette région.
Akere Muna, une campagne festive et inclusive dans le Sud-Ouest
Akere Muna, candidat de l’Univers a misé sur un premier contact chaleureux avec les populations anglophones. À Tiko, Limbe et Kumba, il a communié avec des foules diversifiées, dans une atmosphère festive. Le rassemblement de Tiko, tenu au Holforth Field, a vu la participation de membres de partis alliés tels que l’UPC et le PAP. L’avocat et homme politique, connu pour sa lutte contre la corruption, s’est présenté comme le candidat de l’unité et de la justice sociale. Il a dansé et chanté avec des jeunes, des femmes, des artistes et des militants handicapés, rappelant son ambition de bâtir un Cameroun inclusif. « Ce rassemblement n’est pas une simple formalité, c’est une promesse que je fais à mon peuple. Ensemble, nous allons redresser ce pays », a-t-il déclaré.
Serge Espoir Matomba, une vision de proximité dans le Centre
Le leader du Parti Univers pour la renaissance sociale (Purs), Serge Espoir Matomba, a choisi une approche itinérante pour le lancement de sa campagne. Après des étapes à Obala et Bafia, il a tenu un grand rassemblement à Ndikiniméki, au « Carrefour du Centre ». Matomba a présenté un programme axé sur l’industrialisation, la création d’emplois et l’amélioration de l’éducation. Il a aussi insisté sur la nécessité d’une gouvernance transparente et participative. En appelant les jeunes à s’impliquer davantage, il mise sur leur énergie pour porter son projet politique ambitieux, « Le Cameroun a besoin d’un nouveau souffle, et ce souffle, c’est vous ».
Patricia Tomaino Ndam Njoya, l’union au féminin à Yaoundé
Première femme candidate à la présidentielle depuis des décennies, Patricia Tomaino Ndam Njoya de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) a choisi l’esplanade du stade omnisports de Yaoundé pour lancer sa campagne. Ce meeting, qui a attiré une foule massive, a été marqué par l’annonce surprise du soutien de Hilaire Dzipang, ancien candidat du MP, écarté par le Conseil constitutionnel. Dans son discours, Patricia Ndam Njoya a mis en avant des propositions concrètes pour une gouvernance axée sur l’éducation, la santé et l’autonomisation des femmes. Elle a également plaidé pour une réforme du système fiscal et une meilleure répartition des richesses. « Nous devons redonner espoir à notre pays en mettant l’humain au centre de nos politiques », a-t-elle martelé.
Jacques Bouhga Hagbe, l’économie au cœur de la campagne à Douala
À Douala, dans le quartier Cité Sic, Jacques Bouhga Hagbe a rassemblé ses partisans pour le lancement de sa campagne. L’économiste et candidat du Mouvement citoyen national camerounais (MCNC) a choisi ce lieu symbolique, où il a grandi, pour souligner son attachement aux réalités des Camerounais ordinaires. Prenant la parole devant une foule conquise, il a promis de restaurer la confiance dans les institutions et de relancer l’économie en s’attaquant aux inégalités sociales. « Je suis le candidat de l’espoir, celui qui apportera des solutions concrètes aux problèmes des camerounais », a-t-il déclaré.
Cabral Libii, la vague orange en marche à Édéa et Douala
Le candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), Cabral Libii, a lancé sa campagne à Édéa sous une pluie battante. Malgré les intempéries, les populations ont répondu en masse, parées des couleurs orange de son parti. Il a ensuite poursuivi à Douala, où des milliers de personnes ont envahi l’esplanade du stade de Bepanda. Cabral Libii a promis un programme axé sur la jeunesse, le développement local et la lutte contre la corruption. « Je suis le berger qui mènera le troupeau à Etoudi dès le soir du 12 octobre », a-t-il affirmé avec confiance. À mesure que sa campagne avance, Libii s’impose comme un sérieux challenger dans cette élection.
Pierre Kwemo, une promesse industrielle à Njombé-Penja
Le candidat de l’Union des mouvements socialistes (UMS), Pierre Kwemo, a marqué les esprits lors de son meeting à Penja, dans la région du Littoral. Il a promis de transformer cette localité en un pôle industriel majeur, tout en plaçant l’humain au cœur de ses priorités politiques. Dans son discours, Kwemo a insisté sur l’importance de l’agriculture et de l’industrie pour relancer l’économie locale. Il a également mis en avant des politiques sociales visant à améliorer les conditions de vie des populations rurales.
Bello Bouba Maïgari, une coalition pour l’unité nationale
Le candidat de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), Bello Bouba Maïgari, a lancé sa campagne dans la région du Centre, accompagné d’Ateki Seta Caxton. Cette coalition, qui marque un tournant stratégique, vise à présenter une vision unifiée et à mobiliser un large éventail de camerounais. À Yaoundé, Bello Bouba Maïgari a présenté un programme axé sur le développement durable, la modernisation des infrastructures et la réduction des inégalités. « Ensemble, nous bâtirons un Cameroun plus fort et plus juste », a-t-il déclaré.
Joshua Osih, le SDF en terrain familier à Bamenda
Le Social democratic front (SDF), sous la direction de Joshua Osih, a choisi Bamenda, son fief historique, pour lancer sa campagne. Dans une région marquée par l’insécurité, ce rassemblement symbolise la détermination du parti à défendre les intérêts des populations anglophones. Osih a présenté un programme axé sur la résolution pacifique de la crise anglophone, la décentralisation et le renforcement de la démocratie. « Nous sommes ici pour rappeler que le Sdf reste une force incontournable pour le changement », a-t-il affirmé.
Paul Biya, absent mais omniprésent
Le président sortant et candidat du RDPC, Paul Biya, reste absent des rassemblements populaires, mais ses militants sont actifs à travers le pays. Des meetings ont été organisés dans les dix chefs-lieux de régions, consolidant sa base électorale. Malgré son absence physique, le RDPC mise sur sa structure bien huilée et l’image de stabilité incarnée par Paul Biya pour remporter une nouvelle victoire. À deux semaines du scrutin, la bataille pour la présidence s’intensifie. Entre promesses de changement, alliances politiques et enjeux sécuritaires, les électeurs auront à décider du futur leader qui guidera le Cameroun vers de nouveaux horizons.