ÉLIMINATOIRES MONDIAL 2026 : Cameroun - Maurice, le match de la dernière chance... et de la honte potentielle

Ce mercredi après-midi à Port-Louis, les Lions Indomptables affrontent une équipe mauricienne à leur portée. Sur le papier, la victoire semble acquise. Mais en cas d'échec face à l'un des plus faibles adversaires de la zone Afrique, ce serait bien plus qu'une déception : un naufrage sportif.

Le message est clair, brutal même : gagner ou débarrasser le plancher. À quelques heures du coup d'envoi au complexe sportif de Côte d'Or, le Cameroun n'a plus le droit à l'erreur face à une sélection mauricienne qui n'a absolument rien montré de convaincant depuis le début de ces éliminatoires du Mondial 2026.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes et ne laissent place à aucune ambiguïté. En huit rencontres disputées depuis le début de la campagne qualificative, l'île Maurice affiche un bilan désolant : une seule victoire, deux matchs nuls et cinq défaites. Pire encore, la défense mauricienne a encaissé 15 buts, soit une moyenne de près de deux buts par match.

Le constat est brutal mais implacable : l'adversaire du jour n'a rien d'un grand obstacle, et c'est le moins qu'on puisse dire. Sur sa pelouse, Maurice n'a fait trembler personne. Un nul sans saveur face à l'Angola (0-0), une victoire arrachée de justesse contre l'Eswatini (2-1), puis une défaite nette et logique face au Cap-Vert (0-2). Voilà tout le crédit que les Mauriciens peuvent faire valoir à domicile.

La disparité entre les deux effectifs saute aux yeux. D'un côté, les Lions Indomptables alignent des joueurs qui évoluent chaque week-end dans les championnats les plus relevés de la planète. Zambo Anguissa (Naples, Serie A), Bryan Mbeumo (Brentford, Premier League), Franck Magri et tant d'autres ont l'habitude des joutes de haut niveau, des stades bouillants et de la pression des grands rendez-vous.

Face à eux ? Une sélection mauricienne composée certes de quelques professionnels évoluant à l'étranger, mais aussi et surtout de semi-professionnels issus du championnat local. Un football courageux, certes, empreint de passion et de fierté nationale, mais terriblement modeste sur le plan technique et tactique. Un football où l'engagement compense souvent le manque de moyens et d'infrastructures.

Alors non, il n'y aura pas d'excuse recevable en cas de contre-performance camerounaise ce mercredi. Pas de terrain bosselé pour justifier un jeu haché. Pas de chaleur accablante pour expliquer une baisse de régime. Pas de fatigue du voyage à invoquer. Pas d'arbitrage défavorable à incriminer.

Si le Cameroun, avec son armada de stars internationales et son palmarès continental prestigieux, ne parvient pas à s'imposer cet après-midi face à Maurice, ce ne sera pas un accident de parcours : ce sera une faute professionnelle caractérisée. Pire, un sabotage sportif pratiquement délibéré.

Le sélectionneur belge Marc Brys le sait mieux que quiconque : une défaite ou même un nul ce mercredi signerait probablement la fin des espoirs camerounais de qualification pour le Mondial 2026. Mais au-delà de l'aspect sportif, c'est toute la crédibilité du football camerounais qui serait éclaboussée.

Comment expliquer aux supporteurs, comment justifier auprès de tout un peuple qu'une équipe composée de joueurs évoluant dans les plus grands clubs européens n'a pas été capable de dominer une modeste sélection insulaire ? Comment assumer un tel gâchis devant l'histoire ?

Les Lions Indomptables n'ont qu'une seule mission ce mercredi : gagner. Proprement si possible, en souffrant si nécessaire, mais gagner. Tout le reste ne serait que palabres et faux-semblants.

Le complexe de Côte d'Or sera le théâtre d'un match qui ne devrait pas faire débat. À 14h (heure camerounaise), le Cameroun doit montrer qu'il reste une nation du football africain. Sinon, il faudra effectivement débarrasser le plancher et assumer l'humiliation.