'Écoutez la voix des millions de vies broyées': le président du MRC aux élites du RDPC

Les appels à transmettre le pouvoir au vrai gagnant de l'élection présidentielle du 12 octobre dernier se multiplient, à l'endroit des barrons du régime Biya qui sont en train de voir le pouvoir leur filler entre les doigts.

Dans une publication, Mamadou Mota, président par intérim du MRC s'adresse aux Biyayistes. A ces derniers, il lance "un appel à la conscience, face au désastre camerounais".



"Vous, élite de ce pays, qui vous repaissez aux tables de l'opulence tandis que la Nation agonise ! Vous, les nantis, les obligés, les courtisans d'un régime fossilisé qui a fait de la patrie un champ de ruines et un désert d'incertitudes ! Écoutez la voix des millions de vies broyées, car elle est votre réquisitoire, et le jugement de l'Histoire sera sans appel !

Vous soutenez une dictature qui, sous le masque de la stabilité, a méthodiquement anéanti toute espérance. Biya, dont le nom est devenu synonyme de stagnation et de gabegie, n'est que le totem d'un système que vous avez arrosé de votre silence complice et engraissé de votre cynisme vorace.

Où est l'avenir des millions de jeunes ? Répondez ! Dans les limbes d'un chômage structurel ? Dans la fuite éperdue, jetés comme des fétus de paille vers l'immensité brutale de l'Atlantique ? Combien de vos enfants sont sur ces pirogues de fortune, s'arrachant à la terre que vous avez rendue stérile pour leur ambition ? ZÉRO ! Vos héritiers, eux, paradent dans les capitales occidentales, fruit amer de la spoliation nationale.

Vous avez transformé le Cameroun en un vaste navire à la dérive, sans boussole ni capitaine, sauf vous, les passagers de première classe, qui vous partagez les miettes du naufrage. Votre soutien à cette longévité mortifère n'est pas de la loyauté : c'est de la forfaiture ! C'est la trahison des pères fondateurs, le mépris crasse de l'intelligence et le viol permanent de la démocratie.

Le désespoir des Camerounais n'est pas une fatalité divine, c'est votre œuvre ! Chaque jeune qui choisit le risque d'une noyade probable plutôt que la certitude d'une vie sans horizon sur son propre sol, est une preuve irréfutable de votre faillite morale et de votre culpabilité politique.

Le temps des atermoiements est révolu. L'Histoire, Mesdames et Messieurs de l'élite Biyaïste, ne pardonne pas aux lâches ni aux profiteurs. Elle vous jugera non pas sur vos honneurs éphémères, mais sur le bilan macabre d'un peuple sacrifié. L'heure de la conscience sonne ! Choisiriez-vous de rester les soutiens de la Bête, ou entendrez-vous enfin le cri des damnés de la terre ?

Le Cameroun n'est pas votre propriété privée ! Il est le tombeau de l'innocence et le cri des suppliciés que vous devrez affronter, un jour, devant le tribunal implacable de la postérité.

Honte à vous ! Et Malheur à ceux qui persistent dans la cécité volontaire !"