REVELATION: Pourquoi le MRC a convaincu Tchiroma Bakary de snober le Conseil constitutionnel

Yaoundé – L'absence de recours d'Issa Tchiroma Bakary n'est pas un hasard, mais le fruit d'une influence décisive exercée par ses alliés du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, cette orientation stratégique résulte d'une leçon apprise en 2018.

Emmanuel Simh et Augustin Nguefack, les stratèges du MRC qui ont rejoint l'équipe de Tchiroma Bakary, avaient déposé recours en 2018. Selon Jeune Afrique, qui a eu accès à des échanges internes, cette expérience les a convaincus que le Conseil constitutionnel camerounais n'est jamais qu'un prolongement administratif du pouvoir sortant.

« Pourquoi se battre sur un terrain préparé d'avance ? » auraient argumenté Simh et Nguefack, selon nos sources. Ils ont préconisé une stratégie alternative : transformer la compilation de procès-verbaux en contre-pouvoir légitime, capable de délégitimer les résultats officiels sans passer par une juridiction compromise.

Jeune Afrique a découvert que le MRC poursuit une stratégie de long terme : transformer Tchiroma Bakary en figure de contestation permanente, capable de fédérer l'opposition autour d'un projet alternatif, indépendamment du verdict du Conseil. C'est une forme de guérilla politique institutionnelle.

Cette approche pourrait préfigurer un nouveau modèle d'opposition camerounaise, où la légitimité électorale se construit en dehors des cadres institutionnels officiels. Une rupture avec la logique précédente, où le Conseil constitutionnel restait l'arbitre final, même contesté.