Présidentielle 2025: qui contrôle au juste la vérité?

Le Conseil Constitutionnel Du Cameroun Le Conseil constitutionnel

Wed, 22 Oct 2025 Source: Le Popoli Express

Le Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats officiels, dispose d’un délai de 15 jours. Pourtant, l’opposition et certains membres de la société civile dénoncent ce laps de temps comme une fenêtre de "tripatouillage", permettant au régime de manipuler les résultats.

Jean De Dieu Momo, proche de Biya, remet en question la rapidité de la coalition de Tchiroma : comment obtenir tous les résultats dans un pays comptant plus de 32 000 bureaux de vote, dont plus de 1 700 où le parti de Tchiroma n’était pas représenté ?

Mais pour l’opposition, ce modèle logistique est dépassé : les PV sont publics, affichés à l’extérieur de chaque bureau. Tout citoyen peut les photographier, créant une base de données quasi instantanée. Malgré l’euphorie dans certaines rues de Yaoundé, l’opposition reste divisée. Si certaines figures comme Ateba Stone soutiennent la victoire de Tchiroma, d’autres, comme Akere Muna, restent plus prudents. Muna a salué la victoire de l’opposition sans toutefois nommer de vainqueur. Un signe que défier ouvertement l’État reste extrêmement risqué, même pour les opposants aguerris.

Ce qui se joue au Cameroun aujourd’hui dépasse le simple cadre d’un scrutin. C’est un affrontement entre deux visions du pouvoir et de la légitimité :

Le passé analogique, incarné par un régime ancien, lent, centralisé, et contrôlé.

Le présent numérique, représenté par une opposition s’appuyant sur la vitesse, la transparence, et la technologie citoyenne.

À l’heure où les smartphones deviennent des outils de démocratie, qui contrôle le récit des résultats : l’État ou l’opposition ?

Source: Le Popoli Express