Choses anormales
« Le Pr. Jacques Fame Ndongo a cru utile de publier sur sa page Facebook, le mercredi 22 octobre 2025, un texte pour critiquer le Pr. Maurice Kamto et M. Issa Tchiroma Bakary. Il en veut terriblement à ces deux personnalités d’avoir revendiquer leurs victoires à la présidentielle, le premier en 2018 et le second en 2025 ». Ces phrases sont du Dr Apollinaire Legrand Oka qui publie une tribune.
Le texte transpire la panique et l’effroi qui se sont déjà emparés de Paul Biya et ses obligés dans le contexte électoral actuel, totalement défavorable au régime sortant. Le régime, qui voit le pouvoir lui échapper dans de très larges proportions, est aux abois.
Monsieur Fame Ndongo dans son texte mobilise la figure du « psychopathe » politique pour décrire les deux personnalités. Pas moins ! Était-il obligé d’aller si loin dans la caricature ? Ne pouvait-il pas se montrer plus mesuré ? « Un homme, cela s’empêche », disait Albert Camus. M. Fame Ndongo en est bien incapable. Devient-on « psychopathe » juste parce qu’on a le courage de revendiquer sa victoire électorale conférée par le Peuple ? Lorsqu’un vocabulaire aussi extrême est utilisé par le principal responsable de la propagande du RDPC, on comprend bien que la sérénité, même d’apparence, a quitté le camp de Monsieur Biya.
Ensuite, la « créature » de M. Biya, c’est-à-dire M. Fame Ndongo, parle longuement du Pr. Kamto. On dirait qu’ils se sont passés le mot. Après Owona, c’est Fame Ndongo. C’est maintenant que je réalise le traumatisme qu’a été, pour le régime, la présidentielle de 2018, tant les hauts responsables du RDPC en parlent encore et toujours. Mais, en même temps, je ne peux ne pas comprendre. 2018 est l’année où M. Paul Biya a recommencé à avoir des adversaires de poids. En 1997, 2004 et 2011, il a eu droit à des élections « paisibles », tout se passant comme prévu pour lui. 2018 est aussi l’année où les Camerounais se sont mobilisés, mieux que par le passé, pour le changement. La dynamique qui a jailli de cette élection a produit les fruits que chacun observe aujourd’hui. Un peuple qui prend conscience de lui-même est un peuple qui ne sera plus jamais le même. Je commence donc à comprendre cet acharnement contre Maurice Kamto, qui, rappelons-le encore, a été sauvagement éliminé de cette élection pour offrir, croyaient-ils, une réélection tranquille à Paul Biya.
Pour le régime Biya, Maurice Kamto a semé la mauvaise graine au sein du peuple. D’ailleurs, la falsification des PVs que nous observons encore aujourd’hui a été mise à nu, en mondovision, en 2018. Sept ans plus tard, le Peuple Camerounais n’a toujours pas vu les 32 PV signés. Et le même régime a voulu recommencer cette année ! Pendant les sept ans qui ont suivi cette élection de 2018, chaque année, chaque mois, chaque semaine, au Cameroun et dans la diaspora, étaient organisées des activités d’éveil politique : réunions, séminaires, Communiqués, Déclarations, Conférences de presse, inscriptions sur les listes électorales, initiatives invitant Elecam à respecter le Code électoral, créations de nouvelles structures de base du MRC, inaugurations de micro-projets sociaux (forage, plantation, etc.).
Le Pr. Kamto et son parti, le MRC, étaient sur tous les fronts, certes depuis la création du Parti, mais encore plus depuis 2018. C'est aussi durant cette période qu'on a observé une meilleure structuration et une plus grande présence de la société civile sur la scène politique, tant à l'échelle associative qu'au niveau des personnalités individuelles. Le peuple a observé ; il a appris ; il a assimilé et compris les enjeux de la lutte politique au-delà du porte-étendard. M. Fame Ndongo sait bien ce que produit un tel dynamisme au sein d’un peuple opprimé. Il imagine l’espoir que cela fait naitre auprès des Camerounais. Et lorsque ce peuple, très longtemps opprimé par son RDPC, s’exprime tel qu’il l’a fait le 12 octobre dernier, il est bien obligé de chercher le (ou les) responsable(s) de cette situation. Hélas, la graine a déjà germé.
Mais, M. Fame Ndongo fait erreur lorsqu’il verse dans l’injure. Il devrait plutôt apprendre. Quand on s’est autoproclamé être la « créature » d’un mortel comme Paul Biya, on a beaucoup à apprendre des personnes qui, elles, ne l’ont jamais fait. Peut-être le faisait-il pour faire plaisir à son Président National. Il parait que ce dernier aime avoir autour de lui des gens soumis, accroupis, capables de se déprécier en public et en privé, pour lui permettre d’apparaitre, lui, moins médiocre en comparaison.
Ce n’est pas un homme à scandale comme M. Fame Ndongo qui peut se permettre de traiter des responsables politiques de « psychopathes » alors que ceux-ci accomplissent ce que lui, Fame Ndongo, n’accomplira jamais au cours de sa vague existence.
J’ai entendu cet homme mentir en 2011 devant des centaines d’étudiants, avec l’assurance d’un bonimenteur de foire. Notre matamore affirmait alors qu’un homme qui a vécu pendant la colonisation et qui est décédé en 1962 (informations qu’aucun de ses contradicteurs n’a souligné), le sage Dogon Ogotomeli, est historiquement antérieur aux pharaons d’Égypte qui, eux, ont vécu il y a des millénaires. Il faut ne rien connaître de l’histoire récente et ancienne de l’Afrique pour s’étaler de la sorte. C’était dans un amphithéâtre : sacrilège !
C’est le même homme qui se moqua des étudiants camerounais avec la foireuse affaire des ordinateurs PB à 32 giga, des jouets obtenus par emprunt (dette à rembourser) et présentés ostentatoirement comme un don de Paul BIYA aux étudiants Camerounais qu’il n’a pas rencontré une seule fois depuis 43 ans.
Le même personnage fut séquestré par ses propres camarades du RDPC dans la Mvila, exaspérés qu'ils étaient par des promesses politiques non tenues depuis des décennies. L’humiliation du bricoleur politique Fame Ndongo fut publique et nationale. Voilà le spécimen qui traite Maurice Kamto et Issa Tchiroma Bakary de psychopathes.
Néanmoins, M. Fame Ndongo a raison quand il dit, à l’entame de son propos, qu’ « un psychopathe ne sait pas qu’il est psychopathe ». Lorsqu’on homme affiche un déséquilibre psychique caractérisé car l’incapacité à contrôler ses émotions et ses impulsions et/ou se montre incapable d’adaptation à son milieu social, il doit être considérée, scientifiquement, comme psychopathe.
Comme un psychopathe donc, M. Fame Ndongo a manqué de mesure et de contrôle, en qualifiant des hommes politiques de psychopathes parce qu’ils ne partagent pas le même amour que lui pour Paul BIYA et surtout ont revendiqué ou revendique leur victoire électorale. M. Fame Ndongo, comme tout psychopathe, est coupé de la réalité sociale de son environnement. Cet homme ne connait pas le calvaire que vivent des populations de la Mvila depuis l’indépendance du Cameroun ; la route Ebolowa-Akom 2 qu’on leur a promise reste une chimère jusqu’à ce jour. Vivant dans son monde, le psychopathe Fame Ndongo réussit l’exploit de présenter cette Mvila de la souffrance quotidienne comme « socle granitique du RDPC ».
Le ministre de l’Enseignement supérieur le plus incompétent depuis l’indépendance du Cameroun, en nous invitant à un échange sur la figure du psychopathe, nous fait découvrir un fait insoupçonnable jusqu’ici. Dans la cohorte des plus de 60 ministres qui accompagnent Paul BIYA dans l’effondrement de la nation camerounaise, il y a au moins un psychopathe : M. Jacques Fame Ndongo.