Ça y est, Paul Biya est reconduit à la tête du pays avec 53,6 % des voix en sa faveur. Issa Tchiroma y aura cru, mais son heure ne viendra finalement pas, lui que tout le monde voyait déjà installé dans le fauteuil présidentiel à Étoudi (Yaoundé).
La colère populaire était déjà vive un peu partout dans le pays, à la suite des rumeurs persistantes qui faisaient savoir que le régime de Paul Biya était en train de faire des pieds et des mains pour truquer les résultats et ainsi faire passer Tchiroma de la première place qu'il aurait obtenue par les urnes à la deuxième place qu'auraient fabriquée pour lui le Conseil constitutionnel et Elections Cameroon (Elecam).
Dans un quartier de Douala, comme on peut le voir sur les images publiée, la population est dans la rue en ce moment pour réclamer que justice soit faite et que Tchiroma soit réinstallé dans ses droits. Même chose à Makepe Missoke, toujours dans la ville économique, où les hommes et les femmes disent non au « dictateur Paul Biya », selon leurs expressions.
Les affrontements sont terrifiants. La milice constituée a, par exemple, ouvert le feu sur des personnes présentes autour du domicile d'Issa Tchiroma. Le bilan fait état de plusieurs morts, à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Également, ainsi que le montre la vidéo prise, les habitants disent non à cet énième mandat de Paul Biya.
Garoua Boulaï, Ngaoundéré, toutes ces zones disent leur ras-le-bol au RDPC et à son leader, ce qui donne l'impression d'une mobilisation bien coordonnée sur l'étendue du territoire. Les forces de l'ordre n'hésitent pas à faire feu, des tirs à balles réelles sont observées, tirées pour tuer et faire mal, comme pour dire qu'elles sont prêtes à protéger cette victoire proclamée par le Conseil constitutionnel aux yeux du monde entier et que rien ni personne ne les empêchera de le faire. La situation fait peur et fait déjà parler de massacre qui mettrait à ruine le pays.