Dans une sortie remarquée sur les réseaux sociaux, la juriste internationale a rappelé le principe de proportionnalité en droit international face à la répression des manifestations post-électorales. Une prise de position qui tranche avec le silence de nombreuses personnalités.
« On ne tue pas une mouche avec un marteau ! » La métaphore est signée Félicité Owona, fille du célèbre constitutionnaliste camerounais, le Pr Joseph Owona. Dans un message publié alors que le Cameroun fait face à une violente répression des manifestations post-électorales, la juriste internationale a tenu à rappeler un principe fondamental du droit.
« Au pire, on la flatte avec du miel », poursuit-elle, avant de poser le cadre juridique : « La proportionnalité demeure un principe cardinal du droit international. Elle impose que les moyens employés soient toujours mesurés au regard de l'objectif poursuivi. »
Félicité Owona, qui évolue dans les organisations internationales, précise que ce principe s'applique « à tous les domaines : au recours à la force publique pour maintenir l'ordre, à la légitime défense d'un État, ou encore à la détermination d'une peine en droit pénal ».
« Rétablir l'ordre ne doit jamais signifier perdre la mesure »
Sa conclusion est sans appel : « Rétablir l'ordre ne doit jamais signifier perdre la mesure. L'équilibre entre nécessité et humanité reste le socle du droit — et, au fond, de toute société civilisée. »
Un message accompagné de cœurs et de drapeaux camerounais, qui semble viser directement la gestion sécuritaire de la crise post-électorale par les autorités. Depuis la proclamation de la victoire de Paul Biya le 27 octobre, plusieurs personnes ont été tuées lors de manifestations, et près d'une centaine d'arrestations ont été effectuées à travers le pays.
La prise de position de Félicité Owona résonne d'autant plus qu'elle émane de la fille d'une figure intellectuelle majeure du régime. Le Pr Joseph Owona, décédé en 2019, fut l'un des artisans de la Constitution camerounaise et un proche du pouvoir.
Face aux critiques prévisibles, Boris Bertolt note avec ironie : « Pas la peine de l'insulter. Vous ne pouvez rien lui donner. Elle mange bien son argent et le bon argent dans les organisations internationales. Ainsi va la République. »
Cette sortie publique d'une personnalité issue de l'establishment intellectuel camerounais illustre le malaise croissant, y compris dans les cercles proches du pouvoir, face aux méthodes employées pour contenir la contestation post-électorale.