Le citoyen Oscar Njiki s’exprime dans cette ambiance tendue après l’élection présidentielle. À la demande persistante des militants du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) à l'instar d’Eko Didier Jean, dit-il, voici son commentaire.
Depuis le 12 octobre, date de l’élection présidentielle jusqu’à la proclamation officielle des résultats le 27 octobre, la posture de Cabral Libii soulève une interrogation fondamentale : quelles démarches a-t-il entreprises pour faire émerger la vérité des urnes ? À l’évidence, aucune.
Dès le matin du scrutin, il signalait que ses représentants étaient chassés des bureaux de vote, une alerte grave qui aurait dû entraîner une réaction immédiate, une dénonciation publique, voire une mobilisation politique. Pourtant, après cette déclaration, il s’est muré dans un silence total, laissant le terrain aux spéculations et aux manipulations.
Le soir même, interviewé par la CRTV, il se contente d’annoncer qu’il serait deuxième ou troisième selon les procès-verbaux observés, sans jamais remettre en cause la régularité du processus. Pendant ce temps, Issa Tchiroma revendique sa victoire sur la base de ses propres procès-verbaux, déclenchant une guerre médiatique entre les camps pro-Biya et pro-Tchiroma. Le PCRN, au lieu de défendre la vérité électorale, choisit de s’aligner sur le régime en traitant Tchiroma de menteur.
Mais le plus troublant reste l’usage des procès-verbaux. Cabral Libii et son parti affirmaient en détenir et promettaient de les publier pour exposer la fraude. Rien n’a été fait. Des cadres du PCRN qui tentaient de dénoncer la falsification des PV ont été rappelés à l’ordre par Cabral lui-même. Même Clotaire, militant fidèle, a publié des résultats du Nyon-Ekele, montrant que le RDPC n’avait pas gagné. Et pourtant, le parti n’a jamais rendu publics les documents censés prouver la supercherie et n'a jamais dénoncé les falsifications des procès-verbaux.
Les militants et sympathisants de ce parti n'accusent et ne dénoncent que le FSNC. Cette posture n’est pas fortuite : elle est le fruit de tractations souterraines, de deals passés avec le régime, qui ont transformé la vérité électorale en monnaie d’échange. Enfin, après la proclamation des résultats, Cabral Libii est le premier à féliciter Paul Biya, sans dénoncer une seule irrégularité, sans évoquer les arrestations arbitraires, les tirs à balles réelles, les morts survenus à travers le pays.
Même Paul Biya, dans un geste d’apparente compassion, a commencé son discours de remerciement (réseaux sociaux) en s’inclinant devant la mémoire des victimes. Cabral, lui, est resté muet. Ce silence n’est pas celui d’un homme d’État respectueux des institutions, mais celui d’un acteur politique téléguidé, qui a préféré la compromission à la vérité, le calcul à la justice, et les intérêts personnels à l’engagement moral. Il n’a pas été incompris. Il a été parfaitement lisible.