Alors que la crise post-électorale au Cameroun a déjà fait plusieurs morts, les autorités de la capitale camerounaise affichent leur détermination à maintenir l'ordre. Le gouverneur de la région du Centre, Naseri Paul Bea, a réaffirmé ce mercredi la fermeté du pouvoir face aux appels à l'insurrection qui secouent le pays depuis la proclamation des résultats de l'élection présidentielle.
Lors d'une réunion stratégique tenue à ses services, le gouverneur Naseri Paul Bea a lancé un message sans équivoque : "Yaoundé reste debout et ne cédera pas". Cette rencontre d'envergure a rassemblé les principales autorités administratives et municipales de la capitale, siège des institutions de la République.
Étaient présents autour de la table entre autres, Emmanuel Mariel Djikdent, préfet du Mfoundi, Luc Messi Atangana, maire de la ville de Yaoundé, les sept sous-préfets des arrondissements de Yaoundé ainsi que les sept maires des communes de la capitale
Face aux manifestations qui contestent les résultats proclamés par le Conseil Constitutionnel, le gouverneur de la région du Centre a rassuré les populations de Yaoundé tout en réaffirmant la position ferme des autorités. "Aucune tentative de déstabilisation ne sera tolérée", aurait-il martelé lors de cette réunion sécuritaire.
Cette déclaration intervient dans un contexte de forte mobilisation populaire dans plusieurs villes du pays, où des citoyens descendent dans les rues pour contester la réélection du président Paul Biya.
La crise post-électorale a déjà coûté la vie à plusieurs personnes depuis le début des manifestations. Si les chiffres exacts restent difficiles à établir, plusieurs sources concordantes font état de victimes parmi les manifestants, dans un climat de tensions exacerbées entre forces de l'ordre et populations contestataires.
Les affrontements entre manifestants et forces de sécurité se sont multipliés dans plusieurs quartiers de la capitale et dans d'autres villes du pays, alimentant les craintes d'une escalade de la violence.
En tant que siège des institutions de la République, Yaoundé occupe une position stratégique dans cette crise. Le dispositif sécuritaire aurait été renforcé autour des bâtiments gouvernementaux et des points névralgiques de la ville.
La réunion de ce mercredi traduit la volonté des autorités de coordonner étroitement l'action des différentes administrations territoriales pour faire face à ce qu'elles qualifient de "tentatives de déstabilisation".
Cette prise de position ferme des autorités de Yaoundé intervient alors que la contestation ne faiblit pas. Les appels à manifester se multiplient sur les réseaux sociaux, tandis que plusieurs figures de l'opposition et des activistes encouragent les populations à maintenir la pression sur le régime.
La situation reste extrêmement tendue dans la capitale camerounaise et dans plusieurs autres régions du pays, où l'on redoute une aggravation du bilan humain dans les prochains jours.
La communauté internationale observe avec inquiétude l'évolution de la situation au Cameroun. Aucune réaction officielle des organisations régionales ou internationales n'a encore été enregistrée suite à cette déclaration des autorités de Yaoundé.
Les organisations de défense des droits humains appellent quant à elles à la retenue et au respect du droit de manifester pacifiquement.