Déstabilisation: nouvelle victoire pour Samuel Eto'o

Eto'o Fils Patron Fecafoot Image illustrative

Thu, 6 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

Le 4 novembre 2025, un groupe d’anciens acteurs du football camerounais a tenu une assemblée générale constitutive à Yaoundé, marquant la naissance d’une nouvelle structure baptisée Fédération Camerounaise de Football – Association (FECAFOOT-A). Selon le procès-verbal rendu public le lendemain, cette initiative vise à "promouvoir, vulgariser et développer le football camerounais conformément aux lois nationales et aux règlements internationaux". Cependant, derrière cette déclaration d’intention se cachent des réalités bien plus complexes, et une absence cruciale de reconnaissance légale.

Parmi les initiateurs de ce projet figurent des personnalités bien connues du paysage sportif camerounais, telles que François Ndedi Mbengue, Guibaï Gatama, Ndjalla Quan Junior, Joseph Feutcheu, et Giscard Mondomobe. La plupart de ces acteurs sont en rupture avec la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) actuelle, présidée par Samuel Eto’o. Lors de cette assemblée, Benjamin Amenda a été désigné comme secrétaire général, tandis que Gilbert Schlick a été chargé de superviser le processus électoral interne.

Malgré les ambitions affichées, la FECAFOOT-A se heurte à une réalité juridique incontournable : elle n’a aucune reconnaissance officielle. Ni la FIFA ni la Confédération Africaine de Football (CAF) n’ont validé l’existence de cette fédération parallèle. Selon les statuts internationaux, une seule fédération par pays peut être reconnue pour gérer le football national. Ainsi, la FECAFOOT, dirigée par Samuel Eto’o, reste la seule entité légitime aux yeux des autorités nationales et internationales.

En conséquence, la FECAFOOT-A n’a aucun pouvoir pour organiser des compétitions, délivrer des licences ou représenter le Cameroun dans les instances du football mondial. Cette absence de reconnaissance légale rend son existence précaire et son avenir incertain.

Quelques heures seulement après la publication du procès-verbal, le projet a commencé à montrer des signes de fissure. Deux personnalités citées dans les documents ont publiquement pris leurs distances.

Henri Njalla Quan, ancien 4ᵉ vice-président de la FECAFOOT, a fermement démenti toute implication dans cette initiative. "Je n’ai jamais été associé à la création d’une FECAFOOT parallèle. Mon nom a été utilisé sans mon accord. Je me désolidarise formellement de cette démarche et me réserve le droit d’engager des poursuites", a-t-il déclaré. Il a rappelé qu’il s’est retiré de toute activité liée au football depuis sa démission en juillet 2023, préférant se concentrer sur la relance de son académie, dont le 25ᵉ anniversaire sera célébré en décembre prochain à Limbé.

Guibaï Gatama, également cité parmi les membres fondateurs, a également rejeté toute affiliation à la FECAFOOT-A. "Je découvre cette initiative sur les réseaux sociaux. Je n’ai été ni informé, ni consulté. Étant toujours membre du Comité exécutif de la FECAFOOT, je ne saurais adhérer à une telle entreprise", a-t-il précisé.

Ces désaveux fragilisent fortement la crédibilité de la démarche, révélant un manque de coordination et de cohérence interne au sein des initiateurs du projet.

Pour de nombreux observateurs, la création de cette FECAFOOT parallèle s’inscrit dans la continuité d’une série de tentatives avortées de contestation de la présidence de Samuel Eto’o. Depuis son élection, l’ancien capitaine des Lions Indomptables fait face à une opposition structurée, dont certaines actions ont été rejetées par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Cependant, cette nouvelle initiative semble davantage symbolique que stratégique.

Sans reconnaissance institutionnelle ni soutien populaire, la FECAFOOT-A apparaît comme une coquille vide. Dans un contexte où la FECAFOOT d’Eto’o conserve l’entière légitimité sur le plan national et international, cette fédération parallèle semble condamnée avant même d’avoir commencé.

La création d’une fédération parallèle, aussi ambitieuse soit-elle, ne peut survivre sans la validation des instances internationales. Dans un environnement déjà saturé de tensions et de rivalités, la FECAFOOT-A illustre avant tout la profonde crise de confiance qui mine le football camerounais.

En l’absence de base juridique solide et de soutien unifié, ce projet semble voué à l’échec. Il reste à voir comment les initiateurs comptent surmonter ces obstacles majeurs pour donner une réelle substance à leur initiative. Pour l’instant, la FECAFOOT-A ressemble davantage à un "mort-né" institutionnel qu’à une alternative crédible pour le football camerounais.

Source: www.camerounweb.com