Dans une déclaration qui a suscité à la fois l’étonnement et le débat, Serge Espoir Matomba, premier secrétaire du Parti des Universitaires pour le Renouveau Social (PURS) et candidat malheureux aux élections présidentielles de 2018 et 2025, a exprimé une lueur d’optimisme après le premier discours du président élu, Paul Biya. Une réaction qui interroge, tant elle contraste avec les critiques acerbes qu’il a souvent formulées à l’encontre du régime en place.
Dans ses propos, Matomba a affirmé avoir été "très attentif" au discours inaugural du président réélu. "C’est un premier discours, à mon avis, qui trace le cap pour son septennat", a-t-il déclaré. Selon lui, ce discours laisse entrevoir une compréhension des problèmes des Camerounais, notamment en ce qui concerne la place et le soutien accordés aux femmes et aux jeunes, deux catégories sociales qu’il juge prioritaires pour l’avenir du pays.
"En l’écoutant, j’ai cru comprendre qu’une partie du message envoyé par les Camerounais et par nous-mêmes a été compris par le président de la République", a-t-il ajouté. Une déclaration qui surprend, venant d’un opposant historique, connu pour ses prises de position critiques envers le pouvoir.
Cependant, Matomba reste prudent et exigeant. "Maintenant, on attend de voir que ses engagements se matérialisent", a-t-il tempéré. Cette réserve rappelle que, malgré les promesses, la confiance ne peut être accordée qu’à la condition que des actions concrètes suivent les paroles. Pour l’opposant, les Camerounais ont besoin de preuves tangibles que les priorités évoquées – comme l’inclusion des jeunes et des femmes – seront effectivement mises en œuvre.
Cette prise de position de Matomba a suscité des réactions contrastées au sein de l’opinion publique et de la classe politique. Certains y voient une ouverture au dialogue et une volonté de donner une chance au pouvoir de prouver sa bonne foi. D’autres, en revanche, y perçoivent une naïveté ou une tentative de normalisation d’un régime critiqué pour son manque de réformes profondes.
Pour les observateurs politiques, cette déclaration pourrait aussi refléter une stratégie : Matomba, en tant qu’opposant, pourrait chercher à mettre la pression sur le pouvoir en place en soulignant que les attentes sont grandes et que les Camerounais ne se contenteront pas de belles paroles.
Ce discours inaugural, perçu comme une feuille de route pour les sept prochaines années, sera donc sous haute surveillance. Les Camerounais, las des promesses non tenues, attendent des changements réels dans leur quotidien. La question reste entière : le président Biya parviendra-t-il à transformer ses engagements en actions concrètes ?
Serge Espoir Matomba, en exprimant cet espoir mesuré, rappelle que le vrai défi ne réside pas dans les mots, mais dans les actes. Et c’est sur ce terrain que le régime sera jugé. Pour l’heure, entre scepticisme et espoir, les Camerounais observent, attendant de voir si cette fois sera vraiment la bonne.